A Nice, les 200 salariés d’Air France ne veulent pas déménager

143

Premiers soubresauts dans la volonté d’Air France de fermer ses bases de province. A Nice, les salariés en poste refusent la proposition de la compagnie qui veut les rapatrier à Paris. « Les engagements professionnels et financiers des familles sont incompatibles avec l’offre d’Air France », souligne un représentant syndical.

La chance des personnels au sol d'Air France à Nice est de disposer de l’appui des pilotes présents à cette escale. Ils se disent opposés à tout retour à Paris et menacent de mouvements sociaux pour la rentrée de septembre. Face à cette position, et après une pétition signée par la totalité des salariés concernés, la compagnie pourrait reprendre les négociations cette semaine même si, au siège, on dit qu’il sera impossible de conserver l’ensemble des personnels sur le site. Selon des estimations internes, entre 60 et 80 personnes seraient nécessaires à la bonne exploitation au sol de la plateforme AF de Nice. Quant aux pilotes, la réorganisation des vols rend complexe leur maintien sur la base. Pour appuyer leurs demandes, les pilotes demandent, via leurs syndicats, un droit de regard sur la répartition des vols Air France et Hop!. «Impossible», pour la direction, qui aurait fait remarquer que la compagnie dispose d’un Président et d’une structure hiérarchique. «Nous ne sommes pas dans l’autogestion favorable à telle ou telle catégorie», dit un cadre supérieur proche de Frédéric Gagey, le patron d’Air France.

La bataille niçoise sera révélatrice de celles qui s’engageront dans les autres bases. Désamorcer la crise avant qu’elle n’ait des conséquences économiques est indispensable, même si beaucoup de salariés pensent que le plus dur reste à faire dans les escales.