A quand un comparateur pour des comparaisons de comparateurs ?

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Tous les jours, ou presque, je reçois un mail m’invitant à tester un nouveau comparateur de prix que ce soit dans l’hôtellerie ou l’aérien. Tous sont les premiers de leur domaine à offrir des prix particulièrement bas. Tous du moins l’affirment. Car quand je fais le test, que ce soit avec Lilligo ou Trivago, les […]

Tous les jours, ou presque, je reçois un mail m'invitant à tester un nouveau comparateur de prix que ce soit dans l'hôtellerie ou l'aérien. Tous sont les premiers de leur domaine à offrir des prix particulièrement bas. Tous du moins l'affirment. Car quand je fais le test, que ce soit avec Lilligo ou Trivago, les plus connus, les résultats sont décevants. S'ils sont effectivement champions c'est d'abord en communication.
Ne vous méprenez pas, je pourrais citer bien d'autres comparateurs qui ne tiennent pas toutes leurs promesses marketing. Et pour cause, ce ne sont pas eux qui sont forcément en cause, mais leurs fournisseurs d'infirmations. Je passe sur les affichages "payants" qui permettent d'avoir en tête des offres proposées celles qui offrent la meilleure marge obtenue chez l'hôtelier ou le transporteur. J'oublie les tarifs très attractifs aux disponibilités inexistantes pour ne retenir qu'un seul constat : le Best Buy. Le meilleur prix tant attendu est une illusion qui demande du temps et des moyens pour l'obtenir ! Cela, vous et moi le savons, encore faut-il l'expliquer aux "cost killers" de tous poils, aux voyageurs persuadés qu'ils pourront trouver mieux que vous sur le réseau et aux patrons persuadés qu'il y a toujours des niches d'économie dans les déplacements professionnels.
Pour démontrer l'écart entre le fantasme et la réalité. deux étudiants suédois, en fin de formation spécialisée dans les achats, ont consacré six mois d'étude à mesurer tous les jours les offres directes des sites des compagnies aériennes et celles proposés par des comparateurs "on line" dits agressifs. Des achats testés à 45 jours du départ, puis à 30, puis à 20 et enfin à 5 jours ! Au final, selon eux, les écarts sur la masse des billets ainsi testés, sont inférieurs à 1000 € tout volume confondu. Autrement dit, s'ils avaient acheté la quantité de billets testés sur 6 mois, ils n'auraient gagné que 1000 €. Cela ne fait pas cher le temps de recherche!
Prudence, ils ont passé en moyenne 6 minutes sur les sites de compagnies aériennes contre 65 minutes sur les comparateurs ! Si c'est un cadre chèrement payé qui fait "le travail", la perte est abyssale. Bien sur, cette analyse, faite dans l'univers du loisir, ne prend pas en compte les offres négociées ou les tarifs privilégiés des grandes agences. Pas plus que le suivi hôtelier des sites spécialisés qui sont, eux, rompus à la négociation en temps réel. Qu'importe, au final, cela fait réfléchir.

Marc Dandreau