Acheteurs de voyages, apprenez à naviguer dans le brouillard

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Si vous êtes en train d’établir vos budgets et perspectives pour 2014, prenez garde à vous munir d’une bonne boussole. Entre bonnes nouvelles et incertitudes totales, il est bien difficile de se faire une idée de ce que sera la prochaine année. Pire, les analyses se multiplient sans sortir de grandes lignes directrices. Bref, plus on veut vous aider et moins vous y voyez clair ! A vous alors de sortir la seule donnée valable, celle de l'IDM (l'Institut du Doigt Mouillé).

Si les compagnies aériennes et l’hôtellerie comptent sur 2014 pour améliorer leurs résultats, il va leur falloir un peu de patience pour nager en plein optimisme. Certains annoncent une vraie reprise : Iata se sent des ailes, l’économie américaine multiplie les bons signes. Une croissance à 3,6% au troisième trimestre nettement meilleure que prévu, de bonnes créations d’emploi pour l’accompagner, de quoi positiver. Mais les oiseaux de mauvaise augure remarquent que cette croissance est fragile, étant en grande partie basée sur la constitution de stocks par les entreprises. Si la demande n’est pas au rendez-vous, ce sera la panne : la consommation représente 70% de l’activité économique aux Etats-Unis !

Et en Europe ? Là encore horizon mitigé : certains croient à une croissance robuste, comme l’OCDE qui parle « d’inflexion positive ». La Banque de France suit, elle a relevé sa perspective de croissance au dernier trimestre à 0,5% contre 0,4 initialement, et l’Insee table sur un PIB en progression de 0,2% pour toute l’année 2013, avec des perspectives de croissance à 1 point en 2014. Pas de quoi pavoiser, mais clairement de quoi penser que l’éclaircie se confirme, et même le moral des entrepreneurs est meilleur.

Est-ce que ce ne serait pas là que le bât blesse, le moral ? A force de serrer les boulons, acheteurs et travel managers ont pris l’habitude de refreiner les envies et poser des conditions spartiates, quitte à peser sur leurs voyageurs qui regimbent à franchir la porte du bureau pour se taper 7 à 8 heures serrés en classe éco. Offrir un peu plus de souplesse, par exemple sur la durée du séjour, serait peut être le moyen de remonter leur moral et globalement d’envisager les déplacements professionnels sous un meilleur jour. Ce qui offrirait également des perspectives plus sympathiques qu’un parcours permanent du combattant dans un climat morose !

Annie Fave