Acte-Aftm : un soleil un peu pâlot le 28 novembre prochain

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C'est le 28 novembre prochain que se déroulera la journée française d'Acte, organisée en partenariat avec l'AFTM. Si le lieu est sympathique, le Movenpick Neuilly, le contenu, lui tourne en rond. A force de parler de l'avenir du travel manager, on se dit que l'espèce est réellement en voie de disparition et mérite une attention redoublée. Mais au delà, ce sont les grandes thématiques retenues qui surprennent : reporting et technologie. Où est l'innovation apportée par ACTE ?

Face aux évolutions du travel au sein des entreprises qui s'intègrent de plus en plus souvent aux directions "achats" ou à la DRH, l'avenir du déplacement professionnel reste encore confus au sein du travel management français. Il oscille entre un mobility management dynamique (le dernier livre blanc de l'AFTM résume fort bien la situation) et une vision parfois un peu figée de l'achat de voyages. Aujourd'hui, au delà du simple reporting (ressassé depuis deux ans), c'est l'intégration de la technologie, portée par les jeunes générations, qui va bousculer l'avenir du voyage d'affaires. On le voit bien aux USA ou le développement d'API de gestion continue permet aux voyageurs d'acheter leurs billets sur un immense SBT qui recense autant de sites grands public que d'offres pros et qui permettent de finaliser en quelques clics un achat tout en l'intégrant dans la chaîne comptable et sécuritaire de l'entreprise.

La vraie question à se poser est simple : "A quoi va servir un travel manager dans 5 ou 10 ans?". Pire, n'est-il pas déjà mort ? Beaucoup de ceux qui occupent aujourd'hui le marché français du travel management, et qui sont sur le devant de la scène, seront à la retraite ou presque quand arrivera l'échéance. Ce conflit - amical - de générations ne pourra passer que par une refonte profonde du métier, elle même portée par les jeunes qui arrivent dans l'univers des achats ou de la mobilité globale (du voyage d'affaires à l'expat). Nous n'en sommes pas encore à définir comment tout cela va se faire. Dommage.

Autre question essentielle, la communication voyageur. Non pas pour parler de leurs voyages mais surtout de leur organisation. Avec une génération nouvelle qui demande à comprendre, imposer ne suffit plus. Il faut détailler, faute de quoi elle va privilégier la visio et ne conservera que les voyages à forte valeur ajoutée. Enfin, le plus apporté par le travel manager ne doit pas se limiter à la négociation avec ses fournisseurs. Nos enquêtes le montrent d'année en année : sans compréhension du service apporté aux voyageurs, on pourrait presque le remplacer par une TMC active. Bref, le 28 novembre prochain, ce sera sans doute une belle occasion pour se rencontrer... Mais au delà ?

Marcel Lévy