Air France: Alexandre de Juniac menace de lancer une Transavia Bis

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Après 15 jours de grève de ses pilotes, Air France a fait marche arrière sur son projet Transavia Europe. Pour autant, Alexandre de Juniac n'a pas renoncé au low-cost. Il envisage de créer une compagnie sœur de Transavia si les navigants refusent de signer l'accord proposé par la direction.

Alexandre de Juniac ne fait pas mystère de ses projets. Si les pilotes n'acceptent pas les propositions de la direction «Nous créerons une compagnie sœur de Transavia, Transavia Développement, en France, pour nous développer dans l'activité à petits prix, avec les nouveaux avions qui arrivent dans les mois qui viennent», a-t-il prévenu dans l'édition du Journal du Dimanche du 12 octobre 2014. Il estime que le marché des transporteurs à bas coût est «le seul marché en croissance» dans l'aérien. «En Europe, le low-cost représente aujourd'hui près de 50% du trafic. Sur le segment des prix bas avec un service de qualité, Transavia peut devenir un des grands d'Europe», assure le patron de Air France – KLM.

Lors de cet entretien, il a également confirmé que le coût de grève avait été estimé à 500 millions d'euros. «La grève nous a coûté 20 millions d'euros pas jour, auxquels s'ajoutent des dédommagements, les achats de billets parfois au prix fort auprès d'autres compagnies pour acheminer nos passagers ainsi que l'impact sur les réservations des semaines à venir», a-t-il expliqué. Il estime que le mouvement social pèsera sur l'entreprise. «Cette grève nous a fait perdre un an. Air France aurait dû être dans le vert cette année». Néanmoins, l'entreprise va «continuer à investir massivement», assure-t-il.

Il reste que ces déclarations tonitruantes semblent quelque peu provocatrices alors que de nouvelles discussions s'engagent, notamment avec le SNPL, sur le développement futur de Transavia France. La compagnie, pour l'heure, est tenue par des engagements de 2007 qui bloque la croissance de la low cost en nombre d'avions.