Air France, SNCF: les billets à tarif réduit des salariés remis en cause

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Aussi bien les salariés de la SNCF que ceux d’Air France pourraient voir disparaître un avantage souvent envié : les billets à tarifs préférentiels. Selon le Parisien du 27 août 2013, les deux entreprises en pleine restructuration auraient entamé des négociations avec les syndicats pour remettre le système à plat. De quoi mettre le feu aux poudres?

Air France, SNCF: les billets à tarif réduit des salariés remis en cause
Air France qui compte annoncer de nouvelles mesures d’économies en septembre, aurait fait part le 26 août 2013 à ses partenaires sociaux de sa volonté de revoir le système de billets préférentiels des salariés. Dans le viseur de la direction : les tarifs R1 qui permettent au personnel de réserver un billet avec un rabais allant jusqu’à environ 30 % du prix public. La compagnie aurait calculé que la suppression de cet avantage permettrait de récupérer 30 millions d’euros sur les billets en les remettant à la vente. Les billets sans réservation - baptisés «GP» - offrant un rabais pouvant aller jusqu’au 85 %, permettent aux salariés de partir uniquement s’il reste de la place dans l’avion au moment du départ. Ce projet risque de devenir une source de conflit avec le personnel. Les salariés et les retraités sont appelés à signer une pétition pour défendre leur avantage «C’est de plus en plus difficile d’avoir un billet GP Air France. La Direction grignote cet avantage alors que, dans le même temps, les salariés font des sacrifices importants dans le cadre du plan d’économies», a confié David Ricatte, responsable de la communication CGT Air France au Parisien. En ces temps de restrictions et de tensions sociales, le voyage gratuit accordé à Carla Bruni en tant qu’épouse d’un ancien président, avait également agacé les salariés.

Un manque à gagner de 140 millions pour la SNCF
La SNCF a vu les faveurs accordées à son personnel et leurs proches remis en cause par la Cour des comptes. L’organisme proposait que la compagnie ferroviaire diminue le nombre de bénéficiaires des billets à prix réduit et accorde ces tickets préférentiels seulement sur certaines plages horaires et lignes. En 2010, elle avait pointé du doigt que plus de 840.000 personnes pouvaient accéder à ces prix alors que l’entreprise ne compte 150 000 salariés. Ainsi, cet avantage coûterait 140 millions d’euros par an à la SNCF. «Si la direction et l’Etat veulent ouvrir le dossier des facilités de circulation, la rentrée risque d’être explosive», prévient Eric Chollet, secrétaire national de la CFDT-Cheminots.

Les autres entreprises aussi
Les entreprises de transport ne sont pas les seules à faire des cadeaux à leurs collaborateurs. Par exemple, les salariés EDF ne payent que 10 à 15 % du prix grand public. Il en est de même pour GDF. PSA offre une ristourne de 15 % sur les voitures à ses employés. Renault se fait plus généreuse avec 17 %. Les banques, comme la BNP et la Société générale, diminuent les frais de gestion des comptes pour ses employés, et leur proposent des taux d’emprunts préférentiels. En période crise, manifestement, ces "avantages acquis" font grincer des dents.