Air France, à quoi va servir la Première ?

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Face à la course aux évolutions des classes à haute contribution, Air France fait le pari, comme Etihad ou prochainement Qatar, de transformer ses cabines pour leur donner une image plus moderne, plus luxueuse et plus concurrentielle sur un marché bousculé par la course aux prix et au toujours plus.

Si les compagnies du Golfe sont habituées à la surenchère permanente des services, les transporteurs européens, plus sobres dans leurs dépenses, visent avant tout une nouvelle image de marque à l’international. C’est tout le pari d’Air France.

« Cette classe Première ne sera pas celle qui va apporter de nouveaux revenus», précise un cadre de la compagnie française, qui remarque que « en exploitation, elle devrait même nous coûter de l’argent ». Les 650 000 euros investis dans chaque siège de la Première sont pourtant une excellente publicité pour Air France sur des marchés qui n’ont pas le même a priori que les clients français. Et d'ailleurs le choix d’une présentation en Asie n’est pas le fruit du hasard. Les nouveaux riches, amoureux de la France, seront les premiers consommateurs de la nouvelle business comme de la First repensée. Désormais, si le marché intérieur reste une priorité pour Air France malgré des chiffres de trafic en baisse, c’est à l’international que se fera la reconquête.

Air France sait que le bon goût peut être une réponse à la démesure et au clinquant. La fameuse «french touch» chère à Alexandre de Juniac devient une carte de visite universelle même si, pour les voyageurs d’affaires français, l’offre business est analysée comme étant encore en demi-teinte. Mais faut-il investir massivement sur la France, marché captif par excellence ? A l’évidence, la réponse est nuancée. Air France n’a pas encore dévoilé sa stratégie de reconquête du marché business au départ de Roissy. Elle le fera en septembre prochain, avec des services au sol et des offres tarifaires repensées. Ce sera la seconde étape du plan De Juniac après la mise en place de Transform 2015. Il ne nous reste qu'à attendre.

Marcel Lévy