Air France : c’est moins mal au deuxième trimestre

66

Pas de quoi pavoiser, mais Air France se rassure au deuxième trimestre : le chiffre d'affaires est en hausse de 4,5% à 6,5 milliards d’euros, le coût unitaire baisse à change et prix du carburant constants, si bien que le résultat d’exploitation s'améliore (-66 millions d’euros contre -145 millions d’euros au 30 juin 2011). Mais il reste négatif, et le résultat net est dégradé notamment par la provision de restructuration de 368 millions d’euros. Le groupe se félicite cependant pour le semestre d'une hausse de 5,2% du chiffre d’affaires à 12,1 milliards d’euros. Malgré l'augmentation de 469 millions d’euros de la facture pétrolière, la dette nette recule de près de 300 millions d’euros.

Air France : c'est moins mal au deuxième trimestre
Si l’activité passage a amélioré sa performance au 2ème trimestre 2012, l’activité cargo a en revanche souffert de la faiblesse du commerce mondial. La facture pétrolière s’est alourdie, principalement sous la hausse du dollar.
Le trafic passage a augmenté de 2,4% pour des capacités quasiment stables (+0,3%) permettant ainsi au coefficient d’occupation de gagner 1,7 point à 82,8%. La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) en hausse de 6,1% est soutenue par les volumes et par un effet change favorable de 2,5%. La recette unitaire au passager kilomètre transporté (RPKT) augmente de 4,0% et de 1,4% hors change. Le chiffre d’affaires est en hausse de 6,8% à 5,13 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation de l’activité passage ressort à -47 millions d’euros (-140 millions d’euros au 30 juin 2011).
Avec une baisse du trafic de 6,9% pour des capacités en diminution de 3,0%, l’activité cargo a vu un recul de 2,7 points de son coefficient de remplissage à 64,1%. La recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) est en baisse de 2,4% et de 6,7% hors change. Le chiffre d’affaires s’élève à 764 millions d’euros (-4,4%). La perte d’exploitation s’élève à 62 millions d’euros (-14 millions d’euros un an plus tôt).
L’activité maintenance a enregistré un chiffre d’affaires en faible hausse à 265 millions d’euros (+1,1%) mais une forte progression de son résultat d’exploitation à 40 millions d’euros (23 millions d’euros au 30 juin 2011).
Le chiffre d’affaires des autres activités est en baisse de 4% à 341 millions d’euros, baisse due principalement à l’arrêt de l’activité loisirs de Martinair.
Le chiffre d’affaires total du groupe s’élève à 6,50 milliards d’euros contre 6,22 milliards d’euros au 30 juin 2011, soit une hausse de 4,5% dont un effet de change favorable de 2,6%.

Résultats : premiers effets des mesures d’économies du plan Transform 2015
Les charges d’exploitation ont été bien contrôlées malgré un impact négatif de change. En effet, elles sont en très légère baisse (-0,3%) hors carburant et progressent de 3,2% compte tenu de la hausse de la facture carburant. Mesuré en équivalent siège kilomètre offert (ESKO), le coût unitaire progresse de 3,5% mais baisse de 1,3% à change et prix du carburant constants pour une production mesurée en ESKO stable.
Les principales variations des charges d’exploitation sont la facture carburant qui augmente de 12,8% tandis que les frais commerciaux et les autres charges baissent significativement (-6,0% et -6,6% respectivement). Le carburant a augmenté de 214 millions d’euros sous les effets combinés d’une baisse des volumes de 2%, d’un effet de change défavorable de 10% et d’une hausse du prix du carburant après couverture de 5%. Les charges de personnel progressent de 1,9% à 1,97 milliard d’euros. Comme au premier trimestre, KLM a comptabilisé une charge complémentaire de retraite de 22 millions d’euros due aux hypothèses actuarielles retenues au 31 décembre 2011. Cette évolution favorable des charges d’exploitation est due à la mise en oeuvre progressive du plan Transform 2015.
Le résultat d'exploitation est négatif de 66 millions d’euros (-145 millions d’euros un an plus tôt). Le résultat d’exploitation ajusté est positif de 15 millions d’euros. Par ailleurs, la compagnie Air France a comptabilisé une provision de restructuration de 368 millions d’euros en charges non courantes dont 348 millions d’euros dans le cadre du plan de départs volontaires annoncé en juin dernier.
Le coût de l'endettement financier net est stable à 88 millions d’euros (87 millions d’euros au 30 juin 2011). Les autres charges et produits financiers enregistrent un solde négatif de 454 millions d’euros (-29 millions d’euros au 30 juin 2011) dont un résultat de change négatif de 86 millions d’euros et une variation négative de la juste valeur des instruments de couverture carburant de 372 millions d’euros.
Le résultat net part du groupe est négatif de 895 millions d’euros (-197 millions d’euros au 30 juin 2011). Il est à noter que la provision de restructuration et la variation négative des instruments de couverture sont des éléments non monétaires qui n’affectent pas la capacité d’autofinancement de ce trimestre.

Le point sur les négociations des accords collectifs
Dans le cadre de l’amélioration de la productivité au sein du groupe Air France-KLM, la compagnie Air France a, au début du mois de juillet, soumis à la signature des projets d’accords collectifs pour les trois catégories de personnel. A ce jour, l’accord personnel au sol a été signé et est applicable au 1er janvier 2013.
Le projet d’accord personnel navigant technique est également applicable à partir du 1er janvier 2013. Le syndicat majoritaire SNPL Air France ALPA a soumis cet accord à référendum avec un avis favorable de son conseil. Les résultats de ce référendum seront connus mi-août.
En dépit de l’approbation du principal syndicat représentatif, le projet d’accord concernant le personnel navigant commercial n’a pas été approuvé par des organisations syndicales représentant plus de 30% des voix. En conséquence, il ne se substituera donc pas comme prévu au 1er avril 2013 à l‘actuel accord, en vigueur jusqu’au 31 mars 2013. Ce dernier sera remplacé à cette date par un texte dont les contreparties en termes de rémunération et d’emploi seront moins favorables que le projet d’accord non approuvé.
Ces accords, les mesures de modération salariale ainsi que la baisse des effectifs par départs volontaires annoncés en juin dernier devraient permettre à Air France d’atteindre son objectif de 20% d’amélioration de son efficacité économique en 2014 par rapport à 2011.
Les filiales d’Air France devraient débuter les négociations à la rentrée 2012.
KLM de son côté poursuit les négociations conformément au calendrier initial en vue d’aboutir à de nouveaux accords collectifs au 4ème trimestre lui permettant de dégager une amélioration de 15% de son efficacité économique en 2014 par rapport à 2011.

Perspectives 2012
Pour la saison été, les réservations sont bien orientées, dans la continuité de la période précédente. Les incertitudes sur l’évolution de l’économie mondiale ainsi que la volatilité du prix du pétrole et de l’euro rendent les prévisions sur la fin de l’année difficiles. Cependant, le groupe devrait enregistrer au deuxième semestre les premiers impacts significatifs du plan Transform 2015. Dans ces conditions, le groupe a pour objectif de dégager un résultat d’exploitation au second semestre supérieur aux 195 millions d’euros réalisés au second semestre 2011. Cette perspective inscrit le groupe sur une trajectoire de réduction de la dette nette au 31 décembre 2012 par rapport au 31 décembre 2011.