Air France, des plans secrets dans les cartons ?

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Nous l’avions évoqué ici même, le Journal du Dimanche le publie dans son édition d’hier dimanche : la grande mutation d’Air France est engagée.

Après le second bagage payant en soute, aujourd’hui vers les USA uniquement mais sans doute très vite étendu à d'autres destinations, puis le surcoût de 50 € pour les places aux issues de secours, la compagnie devrait s’engager sur de nouveaux services payants comme les places avant qui permettent de sortir plus vite de l'appareil et les plateaux repas sur les vols européens (il n’est pas impossible qu’une partie de la restauration soit payante sur les moyens courriers et ce dès juin 2010).

Dix mesures d’économie sont attendues avant la fin de l’année. Si tout va bien, ce plan - qui évoque également la suppression de lignes en France (sans doute pour les transférer vers les filiales comme Britair ou Regional voire des partenaires comme Airlinair) - devrait être en place avant la fin novembre prochain. Parmi les pistes étudiées : la refonte complète de la politique des miles (avec une nouvelle méthode de calcul moins favorable), une remise à plat des plans de vols avec optimisation des équipages et sans doute une gestion des contrats «corporate» plus agressive pour faire revenir les entreprises en classe affaires. Mais l’un des chantiers les plus complexes demeure la révision de la grille tarifaire. Air France, jugée plus chère par bon nombre d’acheteurs, devra repenser sa grille de prix, très complexe. Enfin, la compagnie va faire d'importantes économies sur sa représentation dans le monde et sur le nombre de comptoirs ouverts dans les aéroports européens. Deux dossiers à l'étude sur le bureau de la Présidence.

Un chantier colossal que l’entreprise ne veut pas bousculer sans obtenir une vision commerciale solide pour ces prochains mois. Autre terrain de recherche pour modifier son image, mais l’idée semble être « juste à l’étude », Air France regarderait la possibilité de sortir du billet la part consacrée au développement durable, afin de montrer aux passagers ses efforts en matière de protection de l’environnement.
Enfin, la compagnie veut reprendre en main ses pilotes qui, aujourd’hui, se livrent à une bataille sécuritaire qui semblerait uniquement destinée à régler des dissensions syndicales. « Ils font beaucoup de bruit pour exister quitte à jouer sur le marketing de la peur » cite même une source interne qui reproche aux pilotes de vouloir peser sur les grandes décisions de l’entreprise sans tenir compte de l’intérêt global d’Air France et du reste du personnel.

Avec des indemnités estimées à 150 millions d’euros, le départ de 1684 personnes pèsera lourd dans des comptes de la compagnie qui, pour beaucoup d’experts, entre en « zone de fortes turbulences ». Le nouveau patron d’Air France devra faire preuve de ses talents de négociateurs. Réponse avant la fin de l’année.