Air France doute du succès de DreamJet

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Interrogé dans le cadre de l’Assemblée Générale d’Air France, Alexandre de Juniac a exprimé ses doutes sur l’arrivée d’une compagnie «toute affaires» sur le segment Paris/New York, déjà très chargé selon le PDG de la compagnie française. Mais au-delà, Alexandre de Juniac a rappelé le poids de l’histoire.

Si l’ «Avion» est présenté aujourd’hui comme un succès, la réalité est toute autre. Quand British a repris la compagnie, les dettes commençaient à se développer et le marché était loin d’être florissant. A l’époque, Jean-Charles Perino, le Directeur Commercial, ne cachait pas qu’il « fallait sans cesse imaginer de nouvelles approches tarifaires pour séduire le client ». De deux classes, l’Avion, devenu OpenSky, est passé à trois et si le taux de remplissage est correct avec trois vols par jour, les résultats financiers ne sont pas exceptionnels.

D’autant que British exploite OpenSky au départ d’Orly, un atout. Une offre géographique qui plait aux entreprises du sud de l’île de France qui n’aiment pas se rendre à Roissy. Hors c’est précisément du Nord de Paris que partirait Dreamjet, ce qui pourrait être un handicap. Enfin, Alexandre de Juniac ne l’a pas évoqué mais Jean-Cyril Spinetta avait lui aussi regardé s’il y avait un marché pour ce type de vol. Analyse faite en interne, il a prudemment renoncé. On ne connait pas les dessous du dossier mais seule certitude, il faut être prêt à perdre pas mal d’argent avant d'équilibrer un tel projet. Il reste que le fondateur de DreamJet est bien placé pour le savoir puisque Frantz Yvelin était aussi à la base du projet de L'Avion.