Air France : grève le 5 octobre pour dénoncer 5 à 8.000 licenciements

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Les syndicats CGT et Force Ouvrière lancent un appel à la grève pour le lundi 5 octobre, jour d’un Comité Central d’Entreprise, pour s’opposer à un éventuel plan massif de licenciements qui pourrait, selon la CGT, atteindre 5 à 8.000 postes.

Évoquée hier par certaines organisations syndicales, la perspective prend corps et même date puisque les syndicats CGT et Force Ouvrière l’annoncent pour le 5 octobre. Ce jour-là se tiendra un Comité Central d’Entreprise extraordinaire qui, faisant suite à un Conseil d’administration le 2 octobre, pourrait donner lieu au lancement d’une procédure d’un plan de licenciements.

L’intersyndicale qui a eu lieu ce jeudi 17 a échauffé les esprits et les suppressions de lignes évoquées à la rentrée ont donné lieu à des calculs voire à des surenchères quant au nombre réel de postes concernés. La menace met peut-être la charrue avant les bœufs puisque la direction n’a évoqué des restrictions qu’au cas où les discussions syndicales en cours n’aboutiraient pas. L’Unac, qui a rencontré le Président de Juniac récemment, s’est d’ailleurs entendu dire que «"Cette annonce n’était pas un projet, mais une réflexion". Mais depuis l’évocation de ces éventuelles suppressions de lignes, la marmite bout. Et si la direction a lâché l’idée comme un bâton pour activer les négociations d’augmentation de productivité, on peut dire que c’est une initiative plutôt contre-productive. Elle agite les esprits, déjà bousculés par les dissensions entre catégories sociales de la compagnie.

Le fait est que depuis un an et la grève des pilotes, il y a plus qu’un monde entre les rampants – personnels aux sols – et les volants. Et au moins autant d’écart entre les volants eux-mêmes, hôtesses et stewards d’un côté et pilotes de l’autre. Les uns négocient, les autres se font toujours tirer l’oreille. Toujours traités comme les seigneurs de la compagnie après leur démonstration de force de septembre dernier, les pilotes ferraillent en justice et expliquent à qui veut l’entendre qu’ils réfléchissent, eux, plus loin que la simple productivité. Quitte à se faire tailler des croupières par leurs propres confrères des Pays-Bas qui, eux, signent pour d’autres perspectives d’avenir. Ambiance.

L’appel à la grève, auquel pourraient se joindre d’autres syndicats, révèle un malaise global et une réelle inquiétude pour l’avenir de la compagnie. En juin la compagnie a démenti l’hypothèse de 3 300 suppressions de poste évoquée dans la presse, mais désormais le calendrier s’accélère. Un CCE ordinaire est prévu les 24 et 25 septembre, suivi de ces fameux Conseils d’administration (le 2 octobre) puis le CCE extraordinaire. Devant la pression, les nerfs craquent. Ceux des salariés dans un premier temps, mais ceux des voyageurs d’affaires pourraient suivre. S’ils arrêtent de fréquenter la compagnie de crainte de la grève…