Air France installe Transavia à Munich et négocie avec ses pilotes

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Air France-KLM a inauguré la semaine dernière à Munich la première base européenne de Transavia. Lors des festivités, Alexandre de Juniac a confirmé l'intention de développer fortement la low-cost afin qu'elle atteigne les 100 avions et 20 millions de passagers en 2019. Un projet et des chiffres qui risquent de crisper un peu plus les négociations avec les syndicats des pilotes.

Lors de l'inauguration de la base de Munich de Transavia, Alexandre de Juniac a rappelé que la low-cost avait géré en 2015 "10 millions de passagers, pour un chiffre d'affaires de plus d'1 milliard d'euros". Il a précisé: "Notre objectif est d'atteindre plus de 20 millions de passagers en 2019". Pour y parvenir, la compagnie va passer de 67 avions actuellement à une centaine en 3 ans et devrait ouvrir d'autres bases européennes sur le modèle de celle de Munich. Il estime qu'en 2019 "Transavia générera environ 10% du chiffre d'affaires passagers du groupe".

Des relations toujours tendues avec les pilotes
Toutefois, le groupe franco-néerlandais va devoir auparavant assainir sa relation avec les pilotes d'Air France et trouver un accord. Un objectif difficile. Selon les syndicats des navigants, la direction de la compagnie française a transmis un projet d'accord portant sur la hausse de productivité et de l'emploi. Mais alors qu'une dernière séance de négociations est prévue le 6 avril, les syndicats montrent peu d'enthousiasme pour les propositions qui ont été émises.

Fabrice Cueille du Spaf, deuxième syndicat représentatif de pilotes, a expliqué à l'AFP "Nous sommes très loin d'un accord". Véronique Damon, du SNPL, indique de son côté que "Les projets successifs (soumis par la direction) se sont de plus en plus éloignés de nos propositions" lors des 3 semaines de négociations. Selon les organisations, l'entreprise a renoncé à faire voler les équipages une centaine d'heures supplémentaire par an pour un salaire égal. Mais elle propose maintenant que les heures effectuées en plus soient payées à un taux moindre. Afin d'augmenter sa productivité, elle propose également des mesures n'impactant pas le salaire et le temps de travail des pilotes, comme supprimer les wc privatifs dans les avions.

En échange de ces concessions, le transporteur s'engage à recruter plusieurs centaines de pilotes, revoir les règles d'évolution de carrière et renoncer à une partie des réductions de programme prévues en 2016.

Alexandre de Juniac se veut plus optimiste que les syndicats dans la résolution du conflit avec les pilotes. Il assure que les négociations vont "aboutir assez prochainement".