Air France : la crise du court et moyen courrier conduit à la suppression d’emplois

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Il y aura en 2014 chez Air France entre 2500 et 2600 suppressions d’emplois en plus des 5600 engagées il y a quelques mois. La compagnie refuse de valider officiellement ce chiffre mais elle a annoncé sa volonté d’ouvrir un nouveau plan de départs volontaires avant la fin 2013, confirmant ainsi que le court et le moyen courrier ont bien du mal à retrouver la santé. Et la situation risque de s’aggraver en 2014. Et déjà, les syndicats évoquent de nouveaux plans de départ pour 2015.

Air France : la crise du court et moyen courrier conduit à la suppression d’emplois
Avec plus de 100 000 salariés, intérimaires compris, Air France est condamnée à diminuer sa masse salariale, à l’image des autres compagnies européennes. Si le chiffre de 30 000 employés en trop est généralement avancé - et réfuté par la compagnie française - force est de constater que les grandes compagnies européennes, British Airways en tête, n’ont pas fait de sentiment pour se restructurer. Et si le court et moyen courrier ne retrouvent pas un semblant d’équilibre en 2015, il faudra bien agir. Iberia a coupé sèchement 15% de ses lignes et les géants américains supprimé une grande partie de leurs liaisons domestiques. Air France n’échappera pas à une réorganisation solide, allant plus loin que l’actuel Plan Transform 2015 : développement du long courrier, toujours rentable, mais fermeture du court courrier et réadaptation du moyen courrier aux seules fréquences rentables ! Ce serait l’un des plans dans les cartons d’Alexandre de Juniac. Mais sera-t-il appliqué ? Aujourd’hui, il faut attendre les annonces concrètes qui seront faites en CCE le 4 octobre prochain pour mesurer l’ampleur exacte des plans de départs proposés par la compagnie. Air France pourrait également annoncer un vaste plan de réorganisation du travail avant la fin 2013. Une nouvelle répartition des personnels serait proposée. Coté syndical, pour Didier Fauverte, secrétaire général de la CGT, tout ne sera pas acceptable. Et de prévenir «qu’il faudra sans doute s’attendre à quelques sérieuses oppositions aux demandes de la direction». En langage courant, cela peut se traduire par «La rentrée sera chaude si Air France se prépare à des licenciements secs». Pour l’heure, il n’en est pas question, seuls des départs volontaires sont sur la table. Jean-Cyril Spinetta a vu, en son temps, que bloquer la compagnie peut conduire au pire. De Juniac doit manier la carotte et le bâton avec talent, faute de quoi, le ciel français pourrait être privé de ses avions tricolores. La partie qui s’engage est risquée et le gagnant incertain.