Air France : la semaine de toutes les spéculations

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Cette semaine sera sans doute décisive à Air France. C’est ce jeudi, 21 juin, que la compagnie doit dire plus précisément en Comité Central d’Entreprise ses intentions en termes d’effectifs. D’ici là, les spéculations vont bon train, y compris chez les syndicats pourtant invités depuis plusieurs mois à discuter du plan « Transform 2015 ».

Les dernières rumeurs sont celles qui ont été publiées ce dimanche dans le Journal du Dimanche. Le Journal reprend les propos d’un délégué Sud Aérien : "La direction a un moyen de pression: on accepte le temps partiel et elle renonce aux licenciements secs", y explique Léon Crémieux, du syndicat SUD Aérien. Le journal en fait logiquement un titre : Air France prêt à recourir au temps partiel pour faire face aux sureffectifs. Mercredi dernier, la CFE-CGC avait indiqué s'attendre à la suppression de "aux alentours de 5.000 postes d'ici à 2015", soit presque 10% de l'effectif actuel de la compagnie (hors filiales). Et nous-mêmes avons entendu ce chiffre à plusieurs reprises. Une seule chose est sûre : la compagnie veut réduire de 20 % les coûts et après plusieurs annonces d’économies, tourne un peu autour du pot pour ce qui est des questions d'emplois. La réduction prévue de la flotte devrait entraîner des baisses d'effectifs dans toutes les catégories de personnel et environ 2400 départs à la retraite ne seraient pas remplacés dans les trois à venir. Il reste à savoir si la direction jugera ce chiffre suffisant pour restaurer la compétitivité, et dans quels secteurs elle compte faire des coupes. Maintenance, techniciens, administratifs, navigants, chacun se sent concerné. Les syndicats estiment que les négociations n’ont vraiment débuté que depuis une dizaine de jours, alors que la compagnie a toujours dit qu’elle aurait bouclé l’aspect social au premier semestre, avec signature des accords début juillet. Il reste peu de temps pour tenir ce calendrier, ce qui fait dire à plusieurs organisations que la compagnie veut « passer en force ». D’ici jeudi, la tension va sans doute encore monter.

Hélène Retout