Air France, le temps des grèves est-il arrivé ?

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La rentrée pourrait être plus chaude que prévue chez Air France. Vérité ou rumeur ? Les syndicats s’interrogent aujourd’hui sur la riposte au plan Transform 2015. Ce plan, pourtant accepté par beaucoup d’entre eux, reste flou. Il est vrai que les règles des départs volontaires ne sont pas encore fixées et que les restrictions annoncées sur les salaires devront être précisées. Mais pour beaucoup de personnels, la crainte d’un avenir troublé demeure, en cette période où la multiplication des plans sociaux tient la Une de l’actualité.

« Sommes-nous armés pour affronter les grandes mutations du transport aérien qui sont engagés depuis quelques années ?», s’interroge un pilote, persuadé que la crise est née sous l’ère Spinetta et que personne n’a su, ou voulu la régler. Pour lui, « Il est vrai que le corporatisme de cette entreprise n’est pas favorable à une vision collective des difficultés. Aujourd’hui encore, on voit bien que tous les syndicats ne partagent pas la même vision du futur en termes d’heures de vol supplémentaires ou de refonte des rotations». Même son de cloche à la maintenance, montrée du doigt pour un sureffectif chronique. Personne ici ne veut devenir le bouc émissaire de la crise et un syndicaliste Sud Aérien estime que «Le choix de la compagnie de faire réviser des appareils dans des pays à faibles coûts salariaux rejaillit directement sur l’emploi en France. Ce n’est pas acceptable en l’état». Face à ces interrogations, l’idée de la grève (souvent jugée comme outil ultime) rejaillit. Faire pression sur la Direction pour participer à l’élaboration des plans d’économie semble évident à bon nombre de syndicats. «Il est clair que si la Direction veut passer en force, la riposte sera forte», précise un délégué CGT Air France. Alexandre de Juniac a gagné la première bataille, celle du timing et des signatures de principe. Il est certain qu’il devra manœuvrer avec doigté pour les autres. Septembre devrait apporter les premières réponses… Et sans doute les premières réactions des grandes organisations professionnelles.

Hélène Retout