Air France : les négociations vont « dans le bon sens » (pilotes)

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Reprises depuis lundi et prévues pour durer deux jours, les discussions entre Air France et ses pilotes se poursuivent autour de la création de la future low-cost long courrier. Selon certaines sources syndicales, « Elles vont dans le bon sens ». L’épée de Damoclès des mouvements sociaux est-elle levée ?

Initialement, la direction espérait boucler les discussions fin janvier. Elles se poursuivent, et cela est considéré par toutes les parties comme plutôt positif. Pour le contexte, les rumeurs de "négociations au succès garanti" persistent. Selon des sources syndicales, Jean-Marc Janaillac aurait en effet dès son arrivée proposé aux pilotes un pacte de "non agression" dont la finalité ferait de peser le poids du changement sur les personnels au sol, les PNC et les administratifs sans jamais toucher aux avantages de pilotes. Une idée qui en interne à la vie dure. Deux sujets sont à l’ordre du jour : les gains de productivité et la nouvelle compagnie low-cost long courrier, connue sous le nom de « Boost ».

Côté productivité, c’est un effort de 1,5% par an jusqu’en 2020 qui était sur la table début janvier, il aurait été encore revu à la baisse et la direction serait prête à lâcher du lest du côté des rémunérations, bloquées depuis 2011. Un accord serait pratiquement acquis pour Transavia, et un système d’intéressement serait en négociations pour Air France.

Le lest lâché d’un côté pourrait aider au lancement de la fameuse compagnie low cost long-courrier, rejetée initialement par les pilotes parce qu’ils refusent de voir créer une nouvelle filiale avec des contrats spécifiques, comme c’est le cas pour Transavia. Pour l’heure, la discussion tourne autour de ce point et évolue vers une duplication chez Boost de ce qui se fait déjà chez Transavia, avec des pilotes volant pour le même salaire 10% de plus sur le long-courrier et 20% de plus sur le moyen-courrier. Air France espère faire décoller la nouvelle compagnie à la fin 2017 et doterait Boost de 10 avions long-courrier et 18 appareils pour le moyen-courrier d’ici 2020.

Dans ce contexte, y aura-t-il réellement la création d’une nouvelle compagnie ou une simple extension de Transavia ? Hop ! Air France a déjà repris dans le programme d’été certaines lignes exploitées par la low-cost si bien que les périmètres de chaque entité semblent en pleine évolution.

Les autres syndicats, des PNC et des personnels au sol, restent pour l’heure dans les starting-blocs. Initialement, les hôtesses et stewards devaient être totalement filialisés avec des contrats nettement moins-disants qu’à Air France, ce qui a provoqué une levée de boucliers immédiate. L’évolution du projet pourrait conduire à revoir les profils. Il reste que la compagnie, pour être rentable, devait posséder des coûts 40% inférieurs à ceux d’Air France…