Air France, les salariés doivent s’exprimer

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Dans un courrier que nos confrères de BFMTV se sont procurés, Jean-Marc Janaillac demande aux salariés d’Air France de s’exprimer sur l’avenir de la compagnie. Le PDG constate "une perte de confiance entre les équipes et le management, entre la direction et les syndicats" et entend se mettre à leur écoute. Mais sur ce qui pourrait apparaître comme une opération de com, les avis restent partagés.

"C’est une bonne chose que l’on puisse s’exprimer anonymement", remarque un syndicaliste CGT qui aurait pourtant aimé en savoir plus sur les projets de son PDG: "Nous avons tous des idées sur la redistribution des résultats obtenus après des années d’efforts mais je ne suis pas certain que ce soient les mêmes".

Pour beaucoup de personnels administratifs, la démarche va dans le bon sens, "A condition que nos demandes soient analysées sans être rejetées systématiquement", plaide une salariée du revenue management. "On a souvent eu le sentiment d’être écouté mais jamais entendu", ajoute une collègue du Passage.

Une question a retenu l’attention des PNC: "Aujourd’hui dans le contexte actuel, êtes-vous confiant dans les capacités du groupe Air France et de ses équipes à aller de l’avant et surmonter les difficultés actuelles". Les réponses sont fermées mais explicites : "Oui tout à fait", "Oui plutôt", "Plutôt non", "Pas du tout" et "Ne sait pas". Air France veut tester la solidité de son personnel face aux possibles crises qui s’annoncent dans le transport aérien.

"Nous sommes conscients que des efforts doivent être faits pour lutter contre la concurrence, mais que peut-on attendre au bout", commente Marc, un agent d’escale en province. "Jean-Marc Janaillac doit clairement rassurer le personnel et lui dire ce qu’il obtiendra quand l’entreprise sera à nouveau sur de bons rails".

Côté cadres, le formulaire spécial qui a été envoyé se veut plus direct. Il invite chacun à s’exprimer sur les changements et les attentes. Un enjeu de taille face aux attentes internes. Mais les cadres de l'entreprise ont entendu les propos tenus par JM Janaillac il y a quelques semaines: "la combativité est l'unique arme de réussite face à la concurrence".

Enfin, le projet de low cost long courrier inquiète les pilotes qui eux aussi vont s'exprimer. Seule certitude, elle ne devrait pas s'appuyer sur Transavia. Selon une source interne, elle pourrait être créée à partir d'une compagnie existante qu'Air France pourrait racheter ou associer au projet.