Air France : les syndicats inquiets se préparent-ils à d’éventuels mouvements sociaux ?

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Officiellement, aucune réaction syndicale forte à l'annonce d'un nouveau plan d'économies chez Air France. "Tout cela va pourtant dans la continuité de ce qui avait été annoncé" précise Michel Salomon, le Secrétaire Général Adjoint de la CFDT Air France, "Nous avons une Direction d'entreprise qui n'a pas figé son projet et qui est prête à s'adapter aux situations". Une vision partagée par FO mais bousculée par la CGT et Sud Aérien qui veulent en savoir plus avant de décider des mouvements à engager. Un comité central d'entreprise a lieu ce jeudi.

Air France : les syndicats inquiets se préparent-ils à d'éventuels mouvements sociaux ?
Pour la CFDT, réaliste et modérée, l'annonce d'une possible grève est prématurée et bien éloignée de l'attente réelle des salariés. "Nous avons ce 6 juin un nouveau CCE qui va analyser les premières étapes de Transform 2015", souligne Michel Salomon, "Nous savons que le cargo et le court et moyen courriers sont des sujets d'inquiétudes mais il faut d'abord analyser les résultats avant de prendre des décisions sur la nature des négociations à mener avec la direction". Une vision un peu éloignée de certains syndicalistes CGT qui précise que "Nous ne sommes par des ardents défenseurs de la grève pour la grève mais il faut être écouté, il faut négocier point par point, demande contre demande avant de décider des mouvements à mettre en place". Seule certitude, l'inquiétude règne, principalement sur les bases de province et dans les escales. A l'évidence, les changements qui s'annoncent risquent de bousculer les habitudes. "C'est normal que le personnel soit inquiet car il veut savoir de quoi demain sera fait. C'est humain", remarque Michel Salomon, "Mais je vous rappelle que le Président de Juniac a confirmé ce qu'il a dit depuis la signature de Transform 2015 par les syndicats : pas de licenciements secs et un travail autour de la mise en place de passerelles entre les différents services de la compagnie. Pour mémoire, certains d'entre eux sont en sous effectif alors que d'autres, au contraire, pourraient offrir des compétences à l'entreprise". Même vision chez un Cégétiste du service technique : "On sait bien que le court et moyen courrier repartent très difficilement, la bataille des prix est là et malgré tout, le client au final va vers le moins cher malgré une meilleure offre de service chez Air France. On peut toujours ouvrir des plans de départs volontaires mais il y a toujours un moment où plus personne ne voudra partir. Que ferons-nous ?". La question de l'avenir est donc posée même si personne n'a de réponse. Seule une salarié de Sud Aérien maintient que face à la destruction d'Air France... Il faut réagir et vite : "Il faut faire pression sur la Direction pour mettre des limites aux annonces qui pénalisent le travail. La seule vraie pression, c'est l'action sur le terrain. La grève, quoi".