Air France préserve ses pilotes, les autres syndicats s’étonnent

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Il n’y a pas de poste de pilotes dans les 800 emplois ouverts au plan de départs volontaires présenté par Air France au Comité Central d’Entreprise ce vendredi 13 février. Si le personnel au sol, les personnels navigants commerciaux et la direction générale industrielle sont les plus touchés par ce projet, les pilotes sont cette fois-ci épargnés. De quoi faire grogner la CFDT ou la CGT.

Officiellement, tous se réjouissent que ce plan de départ volontaire soit largement inférieur à l'annonce faite il y a quelques semaines par le Figaro qui évoquait la suppression de 5000 emplois. Au total, Air France va supprimer 496 emplois au sol. Les escales de Marseille et Toulouse sont particulièrement dans le viseur de la direction avec respectivement 111 et 77 postes équivalents temps plein concernés. La compagnie compte également réduire les effectifs de Nice (37), Lyon (28), Strasbourg (27), Nantes (20) puis Bastia et Ajaccio (24). La Région Parisienne est également touchée par le plan de départs volontaires avec 148 suppressions. L'entreprise va entre autres tailler ses équipes d'Orly, surtout de la DGI (62 ETP). La direction a indiqué que les emplois supprimés étaient liés à la réduction de l’offre point à point. Les 300 postes supprimés parmi les PNC est également un conséquence de la baisse de la croissance de ce secteur.

Grâce à cette approche aéroport par aéroport, Air France espère un retour à l'équilibre pour le point à point pour 2017. Pour autant, personne ne se fait réellement d’illusions. Avec un peu plus de 66 000 salariés, la compagnie n’aura pas d’autre choix que de se rapprocher de la barre des 55 000 personnes d’ici à cinq ans. Un chiffre communément admis pour une compagnie européenne de la taille d'Air France.

Pour l’heure, l’annonce du PDV, qui s’attaque directement aux escales, fait réagir discrètement les syndicats qui regrettent que les efforts soient à nouveau demandés à toutes les catégories de personnel… sauf une. Selon une source interne, les effets de la grève de septembre 2014 sont encore vivaces dans l’esprit de la direction qui n’a pas souhaité ouvrir un nouveau conflit. Pourtant, selon les experts, Air France aurait un nombre de pilotes plus élevé que ses besoins au quotidien.