Air France refuse de « se laisser dicter l’avenir par les médias ou les syndicats »

71

Inutile de préciser la situation économique d'Air France, l'entreprise est réaliste et connait ses points faibles. Pour autant, les articles publiés depuis le lundi 20 mai sur un plan social qui viserait 5000 postes ont fait réagir la compagnie qui a fermement démenti le chiffre des "départs annoncés", la date d'annonce d'un éventuel plan et le départ à la retraite anticipée d'un millier de personnes.

Joint par téléphone, un cadre de l'entreprise n'a pas caché " qu'Air France ne pas se laissera pas dicter son avenir par les médias ou les syndicats" Dire que la compagnie n'a pas apprécié les révélations du Figaro serait un euphémisme. En interne, on fulmine contre ce qui est considéré "comme une attaque morale" injustifiée et basée sur des faits erronés. Cependant la pression monte et le Nouvel Observateur ce 22 mai souligne qu'elle porte notamment sur les pilotes, en sureffectif. Il est clair que la durée des discussions internes et la période électorale ne facilitent pas l'atmosphère. "Beaucoup de salariés vivent très mal cette période faite de rumeurs et de ragots", commente notre interlocuteur qui insiste sur la volonté de la Direction de réduire les coûts en limitant au maximum les effets sur le personnel. Un vœux pieux car dans la réalité, "dégraisser le mammouth" est obligatoire. Air France le sait mais préfère la discrétion à toute opération surmédiatisée qui met à mal l'esprit d'entreprise. En clair, faire partir oui, mais sans forcément le faire savoir. Il reste que nous pensons ce plan social inéluctable et que se limiter aux seuls départs à la retraite serait illusoire. British AIrways ou Lufthansa viennent d'annoncer une remise à plat de leurs équipes. La compagnie allemande va tailler dans ses équipes administratives. BA ne conservera que 10 % du personnel de BMI et devrait en profiter pour réorganiser sa gestion des PNC. Bref, Air France peut s'indigner de la méthode mais n'échappera pas aux faits. Il reste à connaître la date. Après les législatives qui s'annoncent, peut-être ?