Air France veut créer sa compagnie (presque) low cost et freiner le développement de Transavia

117

Selon notre confrère de la Tribune, relayé par l’AFP et appuyé par nos sources internes, les deux points forts du plan de Jean-Marc Janaillac pour Air France tourneront autour de la création d’une nouvelle compagnie et de l’avenir de Transavia.

Après le Conseil d'administration hier, qui a confirmé le changement d'organigramme d'Air France, le nouveau patron d'Air France-KLM et d'Air France est aujourd'hui en Comité Central d'Entreprise et devant la presse pour présenter ce fameux plan stratégique "Trust together" annoncé dès juillet et appuyé depuis par un audit de Jean-Paul Bailly. L'idée est de renforcer la présence d'Air France dans le ciel pour lutter contre les low cost et notamment le développement des low-cost longs-courriers. Parmi les réponses qui ont fuité, la création d'une low-cost maison plusieurs fois évoquée. "Ce ne se sera pas une low cost au sens premier du terme", révèle une source interne qui avoue que "l’on va un peu jouer sur les mots". La mission de cette nouvelle marque ? Assurer des vols long courrier pour les clientèles business et loisir. Une refonte opérationnelle de la flotte pour coller aux demandes de la clientèle.

Le projet inquiète déjà les syndicats qui ne comprennent pas la nouvelle couche ajoutée par le PDG aux trois marques déjà existantes (Hop, Transavia, Air France). Pour plusieurs syndicalistes, cette annonce autour d’une "low cost qui ne serait pas réellement low-cost" démontre "la volonté de la nouvelle gouvernance de diviser pour mieux régner".

Autre annonce attendue, le coup de frein autour du développement de Transavia. La compagnie qui a su pourtant grossir sur tous les segments "voyageurs" est au centre d’une âpre discussion entre Hollandais et Français autour de son avenir. La problématique sociale, loin d’être apaisée avec les pilotes, ne permettrait pas un avenir serein.

Mais face à la concurrence, Air France n’a pas d’autres choix que de baisser ses coûts d’exploitation. Avec 144 millions de pertes au premier semestre 2016, la compagnie connaît une érosion de son chiffre d’affaires que Jean-Marc Janaillac devra redresser pour démontrer sa capacité à porter le groupe. Enfin, Air France reste en moyenne bien plus chère en tarifs affichés que ses concurrentes européennes. Sur ce dossier, là aussi, il faudra innover et démontrer la justesse des choix. Un exercice difficile mais "réalisable", selon le nouveau patron.