Alitalia, des mesures de crise pour avancer

59

Gel des salaires, refonte du programme de vols et négociations avec de nouveaux investisseurs, la crise que traverse aujourd’hui Alitalia alimente la presse italienne depuis quelques jours. La limitation du nombre de vols vers Marseille dès le 1er février prochain, la fin du Rome Malpensa et l’orientation très « loisir » du programme d’été laissent sceptiques les entreprises transalpines qui y voient la main d’Etihad, actionnaire à 49% de la compagnie.

"Nous ne voulons pas être une entreprise aérienne dont la seule finalité serait d’alimenter les vols d’Etihad", commentent les syndicats qui reconnaissent cependant qu’une restructuration doit se faire pour assurer la survie de la compagnie. Pour Cramer Ball, le CEO d’Alitalia, "Il est urgent de repenser l’offre, son organisation et sa structure sur le court et moyen-courrier". En supprimant Malpensa au bénéfice de Linate, l’offre sur Milan se veut très orientée voyageurs d’affaires, un créneau qui représente aujourd’hui 56 % des revenus de la compagnie. Un exemple de ce que veut faire le nouveau patron d’Alitalia.

L’autre annonce, celle du gel des salaires, a irrité les syndicats qui reprochent à la compagnie "une absence totale de concertation", d’autant qu’Alitalia veut aussi limiter le personnel des escales et repenser son organisation romaine. Avec 2.000 postes menacés, le transporteur sait qu’il s’expose à des mouvements sociaux qui pourraient être dangereux pour l’entreprise. Des négociations sont engagées mais sans réels résultats. Seule certitude, les entreprises italiennes se disent prudentes pour ces prochains mois. Beaucoup d’entre elles risquent de ne pas faire le choix de la compagnie nationale face aux risques de blocage qui s’annoncent. Avec le gros inconvénient d'alimenter ainsi la boucle de la crise de leur transporteur principal, malgré tout.