Alitalia, la lente descente aux enfers

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Malgré des communiqués fréquents évoquant de bons résultats, Alitalia a bien du mal à maintenir ses comptes et se voit désormais dans l'obligation de réaliser plus de 30 millions d'économies. Conséquence directe de cette décision : 700 emplois pourraient être supprimés (300 assistants de vol, 300 employés et une centaine de manutentionnaires). Pour le quotidien italien La Reppublica, cette décision marque la très lente amélioration de la situation financière de la compagnie et pourrait bien pénaliser la relance de la marque évoquée par la direction.

Alitalia, la lente descente aux enfers
Avec une perte nette au premier semestre 2012 de plus de 200 millions d'euros, associée à des avis clients très mitigés sur les services à bord et la qualité de l'offre business (malgré la refonte de l'offre Magnifica), Alitalia paye sans doute aujourd'hui l'approche un peu fanfaronne de Silvio Berlusconi qui en 2009 affirmait en tapant du poing sur la table que "jamais cette compagnie ne tomberait dans l'escarcelle de ses concurrentes". Malgré les 25 % que possède aujourd'hui Air France dans le capital d'Alitalia, le transporteur italien devra poursuivre son rapprochement avec le groupe franco-néerlandais s'il veut offrir de réelles alternatives aux gros opérateur présents à Rome ou à Milan que ce soient des compagnies du golfe ou même la Lufthansa.

Pour les syndicats italiens l'annonce de ces suppressions d'emplois est un peu la goutte d'eau qui pourrait bien faire déborder le vase social. Pour l'heure, chaque organisation étudie de son côté le contenu exact du plan présenté le 16 octobre dernier. Pour le secrétaire général du syndicat FIT-CISL, Giovanni Luciano, cité par le quotidien Le Monde, "le plan mise beaucoup sur une relance de la marque. Elle est très optimiste et nous espérons que la compagnie aura raison. Nous, en tout cas, ne sommes pas disposés à nous mettre au chômage technique, nous ne l'avons déjà que trop fait. La compagnie, avec beaucoup de responsabilité, a accepté de poursuivre la confrontation". Beaucoup de salariés ne croient plus réellement en cette relance annoncée de la marque qui cache pour eux le spectre du chômage technique et de la baisse d'activité d'Alitalia. Des réunions de concertation et de négociation sont programmées pour ces prochains jours.