Alitalia, un plan de relance adopté dans la douleur

108

Changer de Président permettra-t-il à Alitalia de renouer avec le succès ? C’est la question que pose ce matin la presse italienne après l’annonce du nouveau plan de relance adopté ce mercredi après 7 heures de discussions. Le départ de Luca Cordero di Montezemolo, remplacé par Luigi Gubitosi, ancien Président de la RAI ne suffira, sans doute pas à relancer la machine sans des efforts massifs sur le terrain liés aux remèdes de cheval imposé au malade.

Avec une perte affichée d’un million d’euros par jour, Alitalia s’engage dans la voie étroite de la relance avec peu d’arguments pour séduire son actionnaire principal, Etihad, et éviter la colère des salariés qui s’inquiètent du départ possible de 2 à 3.000 personnes à la fin de l’année 2017. D’autant que la recapitalisation annoncée, près d’un milliard d’euros, est loin d’être une réalité après l’annonce du gouvernement italien qui considère qu’il s’agit là d’un problème privé qui ne saurait être pris en compte par de l’argent public. Une posture ferme... qui apparaît pourtant peu réaliste à nos confrères transalpins.

Si l’on sait que le plan de relance a été désormais adopté, on n’en connaît pas encore tous les détails. Oui, le nouveau président reconnaît qu’il y aura sans doute des licenciements pour atteindre l’objectif principal : 1 milliard d’économies d’ici à 2019. Pour Alitalia, ce but sera atteint grâce à une augmentation de 30% du chiffre d’affaires. Là encore, les spécialistes en doutent. Seule certitude, la suppression d’un nombre important de liaisons domestiques devrait être actée dans les prochaines semaines. À l’international, Alitalia va s’appuyer sur Etihad pour son développement en Asie. Enfin, l’idée évoquée de créer une low cost indépendante, filiale d’Alitalia et capable de concurrencer celles qui ont pris déjà près de 50 % du marché italien, est totalement abandonnée. Seule inconnue, la baisse drastique et annoncée de 30 % des salaires sera-t-elle appliquée ? Aucune information n’a filtré sur le sujet.

En première réaction, Nino Cortorillo, le secrétaire général du syndicat Filt-CGIL, annonce qu'il n'accepte pas ce plan en l’état et menace la compagnie de mouvements sociaux d’une forte ampleur si rien n’est fait protéger les emplois.