American express : 5 400 départs pour l’instant, et après ?

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On commence à en savoir un peu plus sur le plan de départ que va mettre en place American Express ces prochains mois. Si c'est bien la branche "voyage" qui sera principalement concernée par la suppression des 5 400 postes, la TMC veut aussi en profiter pour s'engager dans une vase réorganisation de cette division dont les résultats sont qualifiés de "médiocres" depuis des années.

Comme on pouvait s'y attendre, la restructuration de la TMC n'est pas le fruit du hasard mais bien le constat de l'évolution du marché du voyage d'affaires. Face à la crise, les clients sont devenus exigeants et méfiants. Fini le temps de la confiance aveugle, désormais les acheteurs veulent comprendre le "pourquoi et le comment" des choix proposés par leur TMC. Négociations aériennes, base hôtelière, tarifs négociés, l'indépendance de la TMC se doit d'être marquée. Amex n'échappe pas à cette remise à plat. La montée en puissance de la technologie, qui représente près de 70 % des transactions, s'accompagne aussi d'une attente forte des clients qui veulent une diminution sensible des frais associés à leurs demandes. Bref, pour survivre et se développer, il faut remettre à plat les process et les relations commerciales. Amex en a parfaitement compris les enjeux au moment même ou l'entreprise va annoncer plus de 600 millions de dollars de bénéfices.

"La présence d'un personnel qui n'a pas su s'adapter aux évolutions du marché est devenu un boulet pour Amex", explique une source interne qui évoque "La faible possibilité de reconversion d'une catégorie de salariés qui n'est plus en adéquation avec les évolutions du métier. Les plateaux multiples sont appelés à disparaître, l'ultra mécanisation numérique des besoins demande de repenser l'avenir". Amex s'y engage. Entendez : "Cette première annonce n'est pas la dernière et pourrait s'amplifier au fur et à mesure de la mise en place de la réorganisation". Et certains, aux Etats Unis, d'évoquer à trois ans, le départ d'au moins 10 000 personnes dans le monde.

D'autant que les marchés émergents ne sont plus en Europe ou aux Etats Unis. "L'Asie ou l'Amérique du Sud ont su analyser les failles de la situation actuelle et ne devraient pas accepter ce qui a été la règle depuis des années en Europe au aux USA", remarque notre interlocuteur qui est persuadé que les "fees" seront en baisse d'au moins 20% dans les cinq prochaines années. Dans tous les cas, surtout dans les pays où la protection sociale est forte, Amex veut accompagner les départs. Une partie des bénéfices devrait être affectée pendant deux ans au plan engagé aujourd'hui. On ne sait pas encore si ces licenciements toucheront la France (ce serait étonnant qu'il l'épargne) ni même si la réorganisation se fera au niveau mondial ou par grands continents.

Autant d'informations complémentaires qu'Amex devrait communiquer au premier trimestre 2013. Ce qui est certain, c'est que l'entreprise américaine ne perçoit pas de grosses améliorations économiques ces prochains mois. D'où l'inquiétude en interne. Les salariés pourraient alors manifester leur mécontentement dès l'annoncée précise des détails du plan de départ.