Amex GBT se paye Orange avec l’argent des Qatariens

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Il n’y a pas que le foot qui attire le Qatar. Nos entreprises du CAC 40 aussi ! Le Zlatan du business travel français s’appelle désormais Guillaume Col. La preuve, l’offensive menée par Amex GBT autour des grands comptes. Orange serait tombée dans l’escarcelle d’Amex GBT après Engie, Danone, LVMH ou Technip. Une approche conquérante construite autour de signing bonus importants et autres avantages.

Pas moins de 5 millions d’euros, hors valorisation technologique, ce seraient les avantages consentis par Amex à Orange. Et les chiffres qui circulent étonnent : sur la dernière proposition tarifaire formulée dans l’appel d’offres, Amex GBT aurait été 70% moins cher que ses concurrents. Rien d’officiel à ce jour mais dans ce type de dossier, difficile de connaître les tenants et les aboutissants. Et au moins tout aussi difficile, avec un tel niveau de dumping, de comprendre où se fera la rentabilité de l’ensemble. A moins que la finalité ne soit ailleurs ?

Si pour Valérie Sasset, de BCD, interviewée par DeplacementsPros cette semaine, "il y a un danger à changer de business model aux seuls bénéfices des marges arrière", beaucoup d’autres patrons de TMC s’étonnent de voir des fonds qatariens s’installer indirectement dans les fleurons économiques français. "Piloter les déplacements professionnels d’une entreprise, c’est indirectement tracer sa stratégie commerciale".

"Qu’importe ", répond un proche du dossier Orange qui ne veut pas pour l'instant confirmer notre information, "Il faut prendre l’argent où il est car cela entre dans la politique permanente de réduction des coûts. Amex GBT propose des avantages économiques sonnants et trébuchants. Nous les prenons ". Et d’ajouter: "il ne s’agit pas d’un mariage à durée indéterminée mais d’une collaboration qui peut parfaitement être ponctuelle".

Au-delà des avantages financiers, il semblerait aussi que l’implémentation promise par Amex soit plus complexe à mettre en œuvre. Pour certains nouveaux signataires de la TMC américano/qatarienne, la mise en place des outils ne tiendrait pas pour le moment les promesses formulées à la signature. Il faut naturellement avoir des équipes conséquentes pour l'après-vente. "Mais qu’importe", précise notre connaisseur du dossier, "Les évolutions technologiques sont si rapides que les évolutions se feront au fur et à mesure. Même si Amex n’a pas finalement réussi le pari technologique annoncé il y a deux ans, la TMC sait qu'elle ne devra pas se laisser distancer. Nous aurons si les engagements sont là d’ici deux ans".