Amex, l’EVP de toutes les turbulences

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Il en est ainsi dans la vie des entreprises, elle traverse des périodes difficiles où la conjoncture économique se heurte aux mutations du marché. American Express Voyages d'Affaires ne faillit pas à cette règle. L'EVP qui s'ouvre aujourd'hui Paris devra rassurer les clients et anticiper les changements annoncés. Un exercice difficile que devra résumer le baromètre présenté en fin de matinée ce 18 novembre. Mais au delà, c'est la réflexion même sur les transformations des TMC qui sont posées. Vaste problème.

A quoi sert une TMC ? La question, récurrente, est chaque année d'actualité. Chaque année, on se demande comment les agences peuvent aider l'entreprise à avancer dans le monde du voyage d'affaires. Chaque année, partisans et opposants s'affrontent sur le thème fort de l'innovation et posent la seule et unique vraie question : que peut-on attendre d'une agence de voyage ? La réponse est floue. Tout et rien, un peu comme ces auberges espagnoles où l'on mange ce que l'on apporte. Au delà du quotidien, de la réservation à la gestion globale des déplacements, la TMC se doit d'apporter une vision du marché qui dépasse le cadre du quotidien. Elle sait être devant ses clients pour tracer un chemin souvent créé par les modes et les tendances. Il y a eu l'année de la note de frais, celle du reporting et du big data, aujourd'hui on évoque le MICE sans trop savoir qui cela concerne... Il en est ainsi avec les modes. De quoi demain sera fait ? C'est naturellement la première réponse que doit livrer l'agence. Enfin, dans la longue liste de réflexion, et comme un balancier perpétuel, le retour du "small is beautiful" est, en période de crise, le cri du cœur des sociétés à la recherche d'un best buy efficace. Au delà de l'offre, la TMC se doit d'être multi générationnelle, novatrice en matière de process et de perception des attentes voyageurs. Bref, le moindre recul sur ces domaines la fait sombrer dans une vision passéiste. Les clients détestent.

C'est sans doute pour toutes ces raisons qu'American Express Voyage d'Affaires connaît aujourd'hui des difficultés. Pour autant, ses concurrents ne sont pas dans une meilleure situation. Il reste qu'il faut redresser la barre, communiquer sur sa modernité et son savoir faire, démontrer son ancrage économique et se faire agressif sur les marchés. C'est tout le travail de fond qu'Amex aura à accomplir ces prochains mois. L'entreprise peut et devra le faire.

Marcel Lévy