Après les taxis, les LOTI et les VTC vont manifester ce mercredi 3 février

153

Pour apaiser les taxis en grève, Manuel Valls leur a promis de renforcer le contrôle sur les VTC. Mais ces promesses ont mis en rogne d'autres acteurs du transport de personnes, les LOTI (sociétés de transports capacitaires) qui ont prévu de manifester le mercredi 3 février pour s'opposer aux mesures prises par le gouvernement.

Les Loti (transporteur public routier collectif de personnes avec un véhicule de moins de dix places) vont tenir une manifestation le 3 février avec le soutien de plusieurs VTC pour marquer leur opposition aux mesures prises par le gouvernement pour satisfaire les taxis. Joseph François, président de l’association Alternative Mobilité Transport (AMT) qui regroupe une dizaine de Loti, a expliqué à l’AFP que ce sera "une marche silencieuse car nous sommes en deuil".
L'organisation s'oppose au "revirement" du Premier Ministre. Elle reproche à Manuel Valls qui appelait jeudi à "ouvrir un dialogue pour trouver une voie de sortie", d'avoir finalement "déclaré (vendredi) que notre profession est illégale", après une rencontre avec les syndicats des taxis.

Les Loti craignent de ne plus pouvoir utiliser les plates-formes de réservation des VTC. En effet, une vingtaine de VTC ont reçu ce week-end une lettre de mise en demeure indiquant qu'ils n'avaient pas le droit d'avoir recours aux licences de transport collectif LOTI. Le PDG de Chauffeurs privés Yan Hascoet a expliqué: "Il semblerait que les plates-formes n’aient plus le droit de travailler avec les (transporteurs) LOTI". Il explique que ce point risquait de conduire des "milliers de personnes à pointer à Pôle emploi". L’association AMT demande donc "l’ouverture d’un vrai débat pour une indemnisation des licences de taxis pour pouvoir exister. Cette marche sera ouverte à toutes les corporations du transport, taxis, VTC, et aux consommateurs".

Uber France, Chauffeurs privés, CinqS et SnapCar ou encore Marcel Chauffeurs et Allocab, ainsi que les entreprises Voituresnoires et Driveforme apportent leur soutien à ce mouvement. SnapCar reconnaît dans un communiqué que les licences LOTI n’étaient pas destinées à effectuer des prestations de VTC, "mais ces quatre dernières années, les conditions d’accès à la licence VTC n’ont cessées d’être revues et durcies sous la pression des taxis, en contradiction avec le bon sens et l’intérêt général".

Le syndicat de chauffeurs de VTC ne participera pas
En revanche, le syndicat de chauffeurs de VTC créé en novembre 2015, l’Unsa SCP-VTC, ne souhaite pas participer à ce rassemblement. "Oui, nous sommes menacés, mais c’est Uber qui nous a mis dans cette galère et il est hors de question de s’associer à cette société", a expliqué à l’AFP le secrétaire général du syndicat, Sayah Baaroun. L’Unsa SCP-VTC ajoute dans un communiqué "Comment vous voulez vivre et construire un avenir avec une société qui n’a aucun scrupule à désactiver votre compte du réseau pour ne plus recevoir de courses, qui hier encore baissait les tarifs sans vouloir discuter, ne paie pas un centime en France et nous a apporté un modèle destructeur de nos valeurs sociales ?".