Arrêtons de faire croire aux TM qu’ils vont devenir des spécialistes du Mice!

67

La mode est depuis quelques mois au Mice. Pas un salon, un séminaire, une rencontre professionnelle ne fait l'impasse sur ce nouvel Eldorado du travel management : le Mice ! Un peu comme si les TM voyaient dans le sujet cette touche de fantaisie qui fait défaut au quotidien. C'est à l'évidence aller un peu vite en besogne et oublier le poids du marketing et de la Com sur un sujet aussi important que celui qui met en jeu l'image de l'entreprise.

Faut-il pour autant considérer que l'achat d'un hôtel, d'un transport aérien voire d'une salle de réunion soit d'une technicité différente de ce qui se fait au quotidien pour les voyageurs d'affaires? A l'évidence on répond non à cette question. Un acheteur voyages est à même de répondre à ce type de demande sans avoir besoin de semaines et de mois de formation. Ce serait limiter la portée des achats que de chercher à saucissonner les besoins en fines tranches de savoir, éloignées les unes des autres. Pire, je dirais même que c'est faire offense à leur professionnalisme que de croire qu'ils doivent réapprendre à acheter ce qu'ils achètent depuis des années.

Mais à l'évidence, la gestion du M (meeting) dans le MICE est plus complexe qu'il n'y parait. Les offres groupes dans l'aérien sont peu évidentes, tout comme l'intégration hôtelière souvent globalisée dans les grandes entreprises mais différenciées pour le MICE. Bref, des différences qui justifient de se repencher sur des process sans forcément les remettre en cause. Nous sommes ici dans l'univers de l'acheteur mais plus vraiment dans celui du travel manager. Là est toute la différence. Entre les 2, une sorte de "no man lands" où l'on cherche à acquérir des réflexes d'acheteur avec une vision de TM.

Certes, la porosité professionnelle existe entre l'ensemble des univers du voyage mais si l'on rajoute à cela le rôle des agences événementielles et les briefs des structures marketing, le métier change du tout au tout. A moins de croire que d'acheter du voyage pour un séminaire ou une opération d'entreprise suffit pour se dire spécialiste du Mice. Ce serait illusoire et sans lendemain.

Marcel Lévy