Au revoir Hector !

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Hector Sberro était un grand professionnel de l'aérien. Il était l'un des spécialistes des plateformes aéroportuaires et avait dirigé à ADP, le Cabinet du Président, le Général Fleury.
Il est parti cet été dans la discrétion. Jean Louis Baroux lui rend hommage. Toute la rédaction de DéplacementsPros.com, qui connaissait bien Hector, présente à sa famille ses plus sincères condoléances.

Au revoir Hector !
J’ai connu Hector Sberro sur le tard, après qu’il eut quitté Aéroports de Paris où il a fait toute sa carrière pour terminer en tant que Directeur du Cabinet du Président, le Général Fleury. Nous avons passé une dizaine d’années côte à côte, pour préparer les Cannes Airlines Forum, ce qui m’a largement laissé le temps d’appréhender sa personnalité qui était, il faut bien le dire, tout sauf simple.

Si je devais caractériser ses qualités en un seul mot, je dirais « Fidélité ». Cette fidélité s’exprimait parfois de manière excessive. Hector pratiquait avec bonheur la plus parfaite mauvaise foi, lorsqu’il était question de défendre les gens ou les institutions qu’il aimait et au premier rang desquelles il faut placer Aéroports de Paris. Nous avions sur ce sujet des discussions passionnées et j’étais toujours surpris de la véhémence avec laquelle il défendait, même contre l’évidence, la société où il avait passé l’essentiel de sa vie.

Mais sa fidélité s’exerçait également au profit des personnes qu’il aimait bien. Elles étaient, au fond, peu nombreuses, c’était une raison de plus de marquer la profondeur de ses relations. Bien entendu le premier rang revenait au Général Fleury avec il n’a cessé d’être en rapport même longtemps après que l’un et l’autre aient été à la retraite et éloignés géographiquement. Mais il avait noué également des relations très fortes avec Paolo Sani, ancien Directeur d’Alitalia pour la Grande Bretagne, et qui a terminé sa carrière professionnelle en tant que Secrétaire Général d’APG Global Associates. L’un et l’autre se comportaient comme des gamins dès qu’ils étaient ensemble, toujours en quête d’une farce de potache ce qui les faisaient rire aux éclats.

Fidélité aussi à l’égard d’Israël. En faitn elle se présentait comme un mélange entre sa foi religieuse juive et le pays qui l’incarnait. A tel point qu’il passait sur la fin de sa vie une grande partie de son temps à Jérusalem, là d’ailleurs où ce natif de Tunisie a voulu être enterré.

Hector n’a jamais laissé indifférent ceux qui l’ont connu. Ils pouvaient le détester ou l’aimer, jamais l’ignorer. Rien d’ailleurs ne chagrinait plus Hector que l’indifférence dont il pensait à tort ou à raison être l’objet. C’est sans doute pour cela qu’il a continué à être présent au travers d’une lettre électronique tout simplement appelée « Hector’s », même quand il ne sortait plus de chez lui.

Je retiendrai pour ma part sa joie de vivre, son étonnante verve et pour tout dire, le très bon temps que nous avons passé ensemble. Qu’il en soit remercié.

Hector est parti si discrètement fin juillet que peu de gens, qui pourtant le connaissaient bien, ne sont toujours pas au courant de sa disparition. Depuis que la maladie l’avait atteint, il ne souhaitait plus sortir pour que l’on ne remarque pas sa faiblesse. Il a rejoint sa Terre Promise.

Pas sûr que l’on ne le retrouve pas un jour. Alors, au revoir, Hector.

Jean-Louis BAROUX