Avril, un bon mois en France pour le trafic passagers

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Une croissance de +4,7%, voilà ce qu’il faudra retenir des chiffres fournis par la DGAC en matière de trafic aérien passagers. Mais l’organisme tempère cette analyse en raison des grèves de l'an dernier et précise que "hors l’effet rebond" associé, estimé à 2,1 points, le trafic n'aurait progressé "que" de 2,6% ce mois-ci. En cumul annuel, la progression du nombre de voyageurs ayant touché la France s’établit tout de même à 3,6% depuis le début de l’année.

Plus particulièrement touché par les grèves (8 et 9 avril 2015, 28 avril 2016), le trafic intérieur est finalement celui qui connaît la progression la plus sensible (+6,2%). Elle se vérifie essentiellement sur les liaisons domestiques métropolitaines (+7,4%) et tout particulièrement sur les lignes transversales (+13,7%). Le trafic touchant l’Outre-Mer s’est développé de manière plus modérée (+1,2%), même si Fort-de-France/Pointe-à-Pitre demeure l’une des lignes nationales les plus dynamiques (+9,1% en avril, +12,3% sur le quadrimestre). En régime annuel, le trafic intérieur demeure très favorablement orienté (+3,3%).

Le trafic international a progressé de 4,3% en avril. Principal pilier de ce marché, l’Union européenne reste le plus dynamique (+6,9%), avec une croissance vigoureuse du trafic sur l’Espagne (+13,7%), principal partenaire aérien de la France. En revanche, l’expansion du trafic avec l’Amérique se tarit en avril (+1,5%), avec notamment une baisse vers le Canada (-2,5%) mettant fin à une progression continue de près de deux ans. La réduction du trafic avec la zone Asie-Pacifique (-1,2%) se confirme pour le cinquième mois d’affilée mais la chute du marché nippon s’atténue (-11,2%). L’Afrique continue de progresser à un rythme relativement réduit (+1,4%) grâce à de bons chiffres réalisés avec l’Algérie (+6,3%) et toujours une croissance très intense avec le Sénégal (+14,6%).

Côté pavillon, le différentiel de croissance en défaveur des transporteurs français se réduit assez sensiblement en avril pour le second mois consécutif (-2,9 points). C’est sur le marché intérieur très largement dominé par les acteurs tricolores que l’écart se creuse (23,4 points) alors qu’il est globalement contenu à l’international (1,2 point). En part de marché, c’est une nouvelle fois en mesure pax (nombre de passagers) que le glissement du pavillon est plus marqué (-0,9 point), alors qu’il demeure plus atténué (-0,4 point) en mesure PKT (passagers kilomètre transportés).

Concernant la fréquentation des plateformes, la croissance profite à la plupart des principaux aéroports. Paris progresse de 4,1% grâce à d’excellents résultats réalisés à Orly (+8,4%). En région, c’est à l’Ouest que les meilleures performances sont obtenues avec des taux à deux chiffres : Nantes (+13,0%), Bordeaux (+11,1%). Lyon, Nice et Toulouse affichent également une hausse supérieure à 5%. A l’inverse, Beauvais connaît une contraction de son activité spectaculaire (-8,0%). A noter une croissance exceptionnelle de Lille (+79%) résultant de la fermeture de l’aéroport de Bruxelles et du transfert d’une partie de son trafic.

Les indicateurs relatifs au retard renouent en avril avec leur trajectoire d’amélioration : la proportion de vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ s’établit à 21,8 %, en diminution de 0,5 point ; le retard moyen a lui été réduit à 12,2 minutes, soit une amélioration de 1,3 minute par rapport à 2015.

Le nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine a significativement augmenté en avril (+3,8%). Ce sont les mouvements au départ ou à l’arrivée de Métropole qui ont le plus progressé (+4,3%), alors que les survols sont pour leur part en hausse de 3,2%