Baromètre 3mundi/DéplacementsPros.com: la reprise se confirme, à l’économie

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La reprise des déplacements professionnels se confirme et les voyages d’un jour restent toujours en tête des déplacements d’affaires selon la nouvelle édition du Baromètre 3mundi/DéplacementsPros.com.

Huitième mois de hausse pour les déplacements professionnels ce qui confirme les estimations précédentes : à l’occasion du Market Place en mars dernier, EPSA avait déjà souligné cette reprise la chiffrant à 2,4 % pour 2014. Mais les déplacements aériens se font toujours plus en éco, sans doute en raison de la volonté des entreprises de réduire leurs investissements « voyages ». Enfin, la durée moyenne des déplacements bouge peu et confirme le poids important du « one day trip », devenu une référence en Europe selon PhocusWright qui confirme également cette volonté des entreprises de mieux travailler les marchés de proximité.

Il est également intéressant de remarquer que la reformulation d’une question suffit parfois à transformer les réponses. En mars 2014, vous étiez 44 % à considérer que « L’agence de voyage ne sert à rien, vous trouviez mieux sur internet ». Aujourd’hui, vous considérez pourtant qu’elle s’intéresse à vos voyages et qu’elle anticipe vos besoins. « À l’évidence », explique le sociologue d’entreprise Alain Joyet, « La perception du service diffère de l’intérêt réel que l’on peut apporter à un fournisseur ».

Au final, le premier trimestre 2014 aura tenu ses promesses. Les tendances émises fin 2013 et début 2014 se confirment. Il reste à savoir si la croissance va se renforcer et si la qualité des conditions de déplacement va répondre aux attentes des voyageurs d’affaires… C’est ce que nous verrons à l’occasion du Baromètre annuel présenté à l’IFTM Top Resa le 24 septembre prochain, dans le cadre de la Journée internationale du voyage d’affaires.

Le Baromètre 3mundi/DéplacementsPros.com en un coup d’œil avec l'infographie en PDF ci dessous

1/ Voyageurs : entre janvier et mars 2014, vous avez :

  • Moins voyagé qu'au dernier trimestre 2013 : 11 %
  • Autant voyagé qu'au dernier trimestre 2013 : 32 %
  • Plus voyagé qu'au dernier trimestre 2013 : 57 %
Comprendre : Le premier trimestre 2014 marque une reprise économique et, par conséquent, des déplacements professionnels. Mais cette hausse du volume des voyages d’affaires réalisés confirme ce qui se passe ailleurs en Europe. Face à la crise, on se déplace plus pour chercher de nouveaux marchés et, crise économique oblige, c’est dans le premier cercle de voisinage que l’on va chercher les clients. L’Allemagne reste le premier partenaire économique de la France. En extrapolant ces chiffres, on se rend compte qu’ils sont assez proches de ceux de nos voisins européens. Pour la Grande-Bretagne, les entreprises sont, selon Forrester, 59 % à affirmer qu’elles ont plus voyagé ces trois derniers mois.

2/ Combien de déplacements professionnels avez-vous fait entre janvier et mai 2014?

  • moins de 2 : 9%
  • de 3 à 4 : 74 %
  • plus de 5 : 17 %
Comprendre : Hausse des déplacements mais aussi hausse du volume de voyages. La logique prime encore face aux éléments économiques fournis par l’INSEE. Les entreprises françaises vont désormais chercher leurs clients au-delà des frontières. Le ratio est aisé à faire entre le nombre de voyage, la durée du déplacement et la nature du transport utilisé. Les indicateurs sont à la hausse sur tous les segments.

3/ Entre janvier et mai 2014, sur les longs et très longs courriers (plus de 6 heures de vol), vous avez surtout voyagé en classe :

  • Eco : 51 %
  • Premium : 28 %
  • Business : 21 %
Comprendre : Au-delà des seuls effets du best buy recherché dans les entreprises, la contrainte et le durcissement des politique voyages expliquent la montée en puissance des classes éco. C’est la seconde fois en 5 ans que ce chiffre dépasse la barre des 50 % plus de six mois, ce qui confirme les observations identiques menées dans plusieurs pays européens.

Mais au-delà du constat chiffré, les experts soulignent que cela peut aussi être un constat du mouvement générationnel engagé il y a deux ans. Les "jeunes" voyageurs (la fameuse genY) sembleraient moins se soucier de la classe de voyage au bénéfice du déplacement lui-même. Il s'agit néanmoins d'un ressenti et seules les prochaines études sur le sujet pourront confirmer cette tendance du voyage d'affaires.

4/ Quelle est la durée moyenne de vos déplacements entre janvier et mars 2014 ?

  • 1 journée : 59 %
  • 2 à 3 jours : 31 %
  • Plus de 3 jours : 10 %
Comprendre : Privilégier le déplacement d’une journée, c’est se garantir une présence à l’étranger sans engager trop de dépenses. Cette vision du business travel n’est pas nouvelle mais s’amplifie d’année en année. Si l’on regarde les chiffres du MOCI à l’export, on constate que la plupart des grandes entreprises disposent de bureaux régionaux en Asie comme en Amérique du Sud ou du Nord. Les autres s’appuient sur des représentations commerciales (elles auraient doublé en cinq ans) et limitent naturellement leurs déplacements vers les zones où elles sont déjà installées. Une tendance qui s’appuie sur les nouvelles technologies (visio et webRTC).

5/ Quand utilisez-vous les compagnies low cost ?

  • Dès que possible : 30 %
  • Quand mon entreprise m’y oblige : 60 %
  • Quand c'est vraiment moins cher : 8 %
  • Jamais : 2 %
Comprendre : Les compagnies low cost sont désormais totalement intégrées au paysage économique du voyage d’affaires même si leurs résultats sur le terrain varient d’un trimestre à l’autre. Utiles et économiques, ces compagnies ne couvrent pas l’ensemble des destinations d’affaires mais commencent à proposer un maillage assez fin des grandes zones économiques européennes. Malgré tout, elles sont analysées comme «utilisables sous la contraintes» par les voyageurs. Cela peut s'expliquer par une méconnaissance de l'offre business des compagnies low cost, une mauvaise perception de la qualité de service à bord, les contraintes liées aux bagages, etc. De plus, au sein de bon nombre de grands groupes, l’absence de miles suffit à les rendre peu fréquentables .

6/ En train, vous utilisez :

  • Des tarifs Pros uniquement : 17%
  • Un mélange de tarifs Pros et Loisir : 61 %
  • Systématiquement le tarif le moins cher : 22 %
Comprendre : Voilà une réponse de bons sens qui ne souffre d’aucune critique. L’adaptation est devenue le maître mot du ferroviaire pour des clients qui ont, parfois, du mal à comprendre les tarifs du transporteur national. Même les politiques voyages changent leur vision du ferroviaire avec l’intégration des déplacements en seconde voire en 1ère Loisir. Petit clin d’œil à une entreprise d’Ile de France qui a décidé de revenir à l’avion pour aller Londres. Moins cher qu’Eurostar !

7/ Diriez-vous qu’entre septembre 2013 et mai 2014, les déplacements en train se sont :

  • Nettement dégradés : 3 %
  • N’ont pas subi de changements profonds : 86 %
  • Se sont plutôt améliorés : 11 %
Comprendre : Réalisé avant la grève, le Baromètre prend en compte une situation qui, globalement, s’est améliorée ces derniers mois. Pour autant, côté « voyageurs » les changements ne sont pas évidents. 86 % considèrent toujours que rien ne change vraiment lors de leurs déplacements en train.

8/ Vos déplacements professionnels ont pour but (plusieurs réponses possibles) :

  • de rencontrer des prospects : 79 %
  • de rencontrer des clients : 66 %
  • de rencontrer des partenaires/fournisseurs : 21 %
  • de participer à des réunions internes : 48 %
  • de visiter des sites de production : 19%
  • autre : 6%
Comprendre : Rien de bien original mais au moins une confirmation : on se déplace avant tout pour faire des affaires. Personne ne semble le nier. Au-delà, on constate que la vie de l’entreprise est consommatrice de voyages. 48% des voyageurs participent à des réunions internes mais en dehors de la société, ce qui entraîne des coûts non négligeables. Notons que la partie production fait office de parent pauvre. Une situation déjà constatée qui s’explique souvent par le peu de besoin interne de se déplacer sur les sites de fabrication souvent fréquentés par les seuls fournisseurs.

9/En règle générale, diriez-vous que votre agence de voyage :

  • S’intéresse au déroulé de vos voyages et anticipe les problèmes : 41 %
  • Se contente de vendre le voyage demandé : 39 %
  • Ne s’intéresse absolument pas aux spécificités de mes voyages : 20 %
Comprendre : Il n’y a pas d’opposition formelle entre la question « Que pensez-vous de votre agence de voyage? » (1er baromètre, mars 2014) et celle posée aujourd’hui. Pour les utilisateurs d’une TMC, il est évident que l’agence est un atout. Ils sont 41 % (presque la moitié) à reconnaître qu’elle s’intéresse au déroulé des voyages et qu’elle saura anticiper les problèmes si nécessaire. L’effet « volcan islandais » est encore dans l’esprit des voyageurs d’affaires français. Pour autant, 39 % sont persuadés qu’elle se contentera de vendre une prestation sans apporter de valeur ajoutée. C’est sur cette famille que les TMC devront porter tous leurs efforts. Seule certitude aujourd’hui : si elles connaissent bien le voyage, elles ignorent souvent les bases de la communication finale, celle vers les voyageurs !

10/ Si vous pouviez, muni d’une baguette magique, changer un aspect de votre prochain vol, ce serait :

  • du wifi gratuit... qui fonctionne : 15 %
  • quelques centimètres de plus pour vos genoux : 54 %
  • que votre voisin de devant ne puisse baisser son siège : 19 %
  • une collation/un repas plus appétissants : 12 %
Comprendre : Ce sont des attentes régulières et fréquentes chez les voyageurs qui veulent avant tout du confort dans leur déplacement en avion. Au-delà, la continuité du temps de travail n’est pas évidente. À peine 15 % attendent du wifi ce qui semble confirmer les sondages réalisés par les compagnies aériennes. Enfin, bien manger serait un plus, mais il est difficile d’en faire une généralité tant les approches gastronomiques varient d’un voyageur à l’autre et notamment par rapport à la durée de vol.

11 / Dans le cadre d’un déplacement professionnel, avez-vous déjà réservé une ou plusieurs prestations voyages via un site de réservation collaboratif tels que AirBnB, Morning Croissant, ou encore Blablacar?

  • oui : 11 %
  • non : 89 %
Comprendre : C’est, au-delà du low-cost, un autre effet générationnel constaté ces derniers mois : l’utilisation d’hébergements alternatifs et de services participatifs. La montée de la « sharing economy » dans le monde du voyage d’affaires est une réalité évidente même si le chiffrage reste complexe ; néanmoins, AirBnB annonce pourtant 5 % de son CA provient de l’univers du voyage d’affaires.

Seule certitude, la tendance est au partage et les nouveaux services comme le covoiturage de proximité est en hausse ; ce qui semble bien confirmer les études menées ces derniers mois, qui attribuent plus de 6% au marché de l’automobile partagé.

12/ Dans le cadre professionnel, vous avez habituellement recours aux réseaux sociaux pour communiquer avec:

  • Le/La chargé(e) de voyage au sein de votre entreprise (Travel Manager, Assistantes voyages) : 4 %
  • Votre agence de voyages d’affaires : 4 %
  • Vos collègues, également voyageurs d’affaires : 6 %
  • Vous n’utilisez pas les réseaux sociaux dans le cadre professionnel : 86 %
Comprendre : Les réseaux sociaux ne sont pas encore la tasse de thé des voyageurs d’affaires. Beaucoup affirment ne pas les utiliser dans le cadre de leurs activités professionnelles sans doute en raison d’un manque de temps évident sur le terrain. Même constat pour les réseaux participatifs au sein des entreprises.

13/ Avant, pendant ou après un voyage d’affaires, vous utilisez habituellement les réseaux sociaux pour:

  • Collecter les avis de votre entourage sur une destination et/ou un prestataire voyage : 5 %
  • Rechercher des activités sur place (ex : restaurants) : 84 %
  • Rencontrer d’autres voyageurs d’affaires : 5 %
  • Donner votre avis sur un prestataire voyages : 6%
Comprendre : Nous avons éliminé de cette question les non-réponses qui dépassaient les 50 %. Et pour cause, sur les 86% de voyageurs qui n'utilisent pas les réseaux sociaux à titre professionnel, peu sont susceptibles de le faire à titre privé. Seule certitude, la recherche d’informations sur le web reste forte voire prépondérante dans l’utilisation des réseaux sociaux.

14/ Quel serait selon vous le principal bénéfice d’une solution d’Open Booking pour la réservation de vos voyages d’affaires?

  • Mieux respecter la politique voyages de mon entreprise : 31%
  • Bénéficier des tarifs négociés de mon entreprise : 12 %
  • La réservation en direct auprès des fournisseurs : 11 %
  • L’aspect sécuritaire, car mes données de réservation sont intégrées aux systèmes de géolocalisation : 2%
  • L’équilibre entre la conformité et le choix de mon voyage : 13 %
  • Aucun, je ne veux pas utiliser une telle solution : 15 %
  • Aucun, je ne comprends pas l’utilité de l’Open Booking : 16 %
Comprendre : Dans l’approche de l’Open Booking, le voyageur reste prudent, voire même sceptique. Pour beaucoup, la compréhension de la formule se limite au seul respect de la politique voyages. Ils sont peu nombreux à imaginer les économies réalisables ou la vision sécuritaire d’un tel projet si tant est qu’elle existe. Bref, le voyageur d’affaires ne semble pas encore mûr pour basculer totalement. A moins que, faute d’informations de son acheteur (souvent les plus réticents), il ne fasse pas encore le lien entre l’offre grand public disponible sur Internet public et son SBT. On voit bien que le sujet surprend : 31 % ne comprennent pas ou ne veulent pas de l’open booking.
Méthodologie

Nombre de votants : 752
Nombre de réponses retenues : 491 (ont été éliminés les questionnaires incomplets, soit 261)
Etude menée en mai 2014. Toutes tailles et structures économiques d'entreprises représentées selon le classement INSEE

Le Baromètre 3mundi/Déplacements Pros des voyageurs d'affaires n'a pas pour ambition de restituer une mesure exacte et précise de ce qui fait quotidiennement le voyage d'affaires, mais d'évaluer les attentes de celles et ceux qui se déplacement pour leurs entreprises. Si quelques questions "repères" sont identiques d'un mois à l'autre, de nouvelles apparaissent à chaque parution pour nous permettre une meilleure mesure du marché français du voyage d'affaires. Cette "photographie" permet d'analyser les évolutions professionnelles et les attentes des voyageurs d'affaires.