Baromètre Mondial Assistance & Déplacements Pros pour février 2010 : le bout du tunnel ?

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Le Baromètre de février 2010 chasse le pessimisme constaté en janvier dernier. Comme l'explique notre sociologue, la notion de ressenti ou de sentiment global reste assez floue dans l'esprit du panel. Il suffit d'un rayon de soleil dans le volume d'activité de son entreprise pour que l'approche économique soit sensiblement différente d'un mois sur l'autre. Il n'est pas inintéressant de constater que ce deuxième Baromètre, plus optimiste que nous ne l'imaginions, colle assez bien aux premières enquêtes publiées par les cabinets d'études spécialisées. Mais il nous faut rester prudent : février est souvent le mois de la reprise pleine et entière de l’activité, le mois des budgets et des projets après un Janvier de mise en route. Cette période mesurée est traditionnellement bonne pour le voyage d'affaires. Malgré une bonne tendance, l’esprit n’est pas à l’enthousiasme, d’autant que le mois a été mâtiné de grèves, de perturbations climatiques et d'une prudence encore sensible des directions financières, ce qui explique que le sentiment de reprise n'est pas encore total. La crainte de jours plus sombres et manifestement exprimée par notre panel.


Mesurons le moral

Vos prévisions de dépenses pour mars 2010, vous semblent:
  • Inférieures à février 2009 : 24 %
  • Egales à février 2009 : 50 %
  • Supérieures à février 2009 : 26 %
Alain Joyet : Ce premier résultat donne le ton de notre Baromètre. Un quart seulement des TM interrogés ont un budget en baisse, les trois quart mesure un budget égal ou en hausse, ce qui explique le sentiment d’environnement plus favorable. Les cordons de la bourse semblent se desserrer. Et pourtant, il est difficile de comprendre cette hausse car la crise n'a été perçue en 2009 en Europe qu’en février, alors qu'une grande partie des budgets était déjà engagée. On peut suggérer comme explication la volonté des entreprises de ne pas se retrouver pénalisées par une absence trop longue sur des marchés très concurrentiels. C'est sans doute la raison d'un surcroît d'investissement dont la conséquence pourrait être un ralentissement sensible au mois de mai et de juin prochain.

Votre sentiment global en ce début Mars ?
  • La crise est quasiment finie : 21 %
  • La crise est stabilisée, on en voit le bout : 38 %
  • La crise est encore là, les marchés sont tendus : 41 %
Alain Joyet : Il est étonnant de constater d'un mois sur l'autre comment le ressenti d'une situation peut varier. En janvier dernier, le pessimisme était de mise. L'avenir apparaissait assez sombre et le peu de mouvements constatés dans l'univers du voyage d'affaires pesait visiblement sur le moral de notre panel. Il suffit d'un minimum de reprise économique pour transformer radicalement le ressenti. Mais la prudence reste de mise pour la majorité de notre panel. Parmi les commentaires, et de façon quasi unanime, on veut croire à une reprise même si l'on précise qu'elle ne pourra se faire que dans le temps et que les effets réels et concrets ne seront réellement perçus qu'à la fin de cette année. Toujours dans les commentaires, beaucoup précisent que les directions financières jouent la carte de la prudence et demandent aux acheteurs « voyages » de poursuivre les mesures d'économie engagées l'année dernière.
Baromètre Mondial Assistance & Déplacements Pros pour février 2010 : le bout du tunnel ?

Les tendances de marché

Diriez-vous qu'en février 2010, et par rapport à février 2009, votre volume de voyage a été :
  • A la baisse : 46 %
  • Quasiment identique à l'an dernier : 41%
  • Supérieur à l'an dernier : 13 %
Alain Joyet : On s'attendait à un Baromètre à peine plus réjouissant qu'en janvier dernier, force est de remarquer qu'il y a eu un sursaut d'optimisme en février. On ne peut pas réellement parler de reprise, tout au plus d'un frémissement qui laisse à penser que le besoin de se déplacer est plus important que nous ne l'avions imaginé au mois de décembre dernier.
Autre constat important, les budgets remontent légèrement ou reviennent à l’identique à ceux de l'an dernier. Là aussi, et contrairement à ce que nous avions prévu, on constate une très légère amélioration des investissements sans doute liée à une augmentation du nombre de voyages. En regardant l'ensemble des réponses apportées aux différentes questions du Baromètre, on voit bien que si les prix moyens restent toujours assez bas, les volumes eux ont augmenté. Cela vient confirmer les analyses des experts américains et britanniques qui pensent que les économies demandées aux acheteurs sont désormais atteintes et qu’à budget identique, c'est tout naturellement le nombre de voyages qui augmente.

Diriez-vous qu'en février 2010 vos dépenses voyages d'affaires, à périmètre identique, sont :
  • Inférieures à l'an dernier : 46%
  • Egales à février 2009 : 42 %
  • Supérieures à février 2009 : 12%
Alain Joyet : Voilà un autre indicateur intéressant à suivre sur ce Baromètre de février 2010. On constate tout d'abord, pour une époque identique, qu’il y a un relatif équilibre entre les dépenses de niveau inférieur ou égal par rapport aux dépenses de l’an dernier. Le chiffre à surveiller, c’est celui de 12 % qui indique clairement que les budgets sont à la hausse en ce début d'année, sans doute pour répondre aux besoins de commercialisation des entreprises. Il faut cependant rester prudent sur cette analyse car le mois de février est généralement un mois fort en matière de déplacements professionnels et il pourrait ne pas être suivi d'autres périodes aussi intenses.

Diriez vous que le prix moyen de l'aérien en février 2010, par rapport à février 2009, est :
  • A la baisse : 49%
  • Quasiment identique à l'an dernier : 32 %
  • Supérieur à l'an dernier : 19 %
Alain Joyet : Il y a toujours un véritable écart entre le mesuré et la réalité du marché. Il est donc impossible de comparer le ressenti des acheteurs et les chiffres communiqués par les compagnies aériennes ou les associations professionnelles. On sait par exemple que dans l'univers du tourisme, le BSP est en hausse régulière depuis quelques mois. Selon les chiffres publiés aux États-Unis et en Europe, le prix moyen du billet serait en hausse de 2,8 %. On ne retrouve pas ce chiffre chez les personnes interrogées pour ce Baromètre. On doit alors imaginer que la restriction des classes de voyages achetées explique globalement la baisse exprimée du prix moyen de l’aérien. Une baisse qui reste inférieure à janvier 2010, mais largement exprimée pour la moitié de notre panel.

En février 2010 vous avez :
  • Plus utilisé le train qu'en février 2009 : 48 %
  • Utilisé le train ni plus ni moins que l'an dernier : 32 %
  • Moins utilisé le train qu'en février 2009 : 20 %

Alain Joyet :
Il paraît logique, si le volume de la consommation aérienne augmente, que celui du train puisse apparaître en très légère baisse. C'est le cas en février. Dans les chiffres exprimés, notre panel reconnaît de manière moins forte qu'en janvier dernier qu'il n'a pas plus ou moins utilisé le train. A contrario, les TM sont plus nombreux à constater que le ferroviaire n'a pas été un moyen très utilisé par leurs voyageurs d'affaires. On peut également imputer aux intempéries climatiques et aux très forts retards subis par les trains, la baisse de consommation constatée.

Questions complémentaires

Diriez-vous que les nouvelles modalités d'annulation des billets de train sont
  • Simples à comprendre : 29%
  • Complexes et difficiles à comprendre : 43 %
  • Trop compliqués : 28 %
Alain Joyet : Visiblement, la SNCF a réalisé un joli coup. En repensant l'ensemble de la procédure d'annulation des billets de train, elle a offert aux Travel managers le cadre précis qu’ils attendaient même si les contraintes d'annulation dans l’heure sont jugées, dans les commentaires, comme difficiles à expliquer aux voyageurs. Pour autant, il nous apparaissait intéressant de voir comment la simplification de ces mesures allait passer chez les acheteurs. Ils restent assez nombreux à trouver que l'ensemble de cette chaîne et complexe et difficile à comprendre. Et si près de 30 % la juge trop compliquée, il faut remarquer que la simplicité à séduit, d'un mois sur l'autre, plus du double des TM de notre panel.

Avez-vous déjà utilisé la nouvelle classe "premium" d'Air France ?
  • Oui : 7 %
  • Non : 93 %
Alain Joyet : Le nouveau produit proposé par Air France est trop récent pour avoir massivement sensibilisé les acheteurs. Il paraît cependant que la compréhension du produit reste parfois compliquée pour certains membres du panel qui évoquent dans les commentaires un surcoût peu justifié au regard de la réalité du service. L'un des membres n'hésite pas à nous dire que dans certains cas, l'écart pratiqué entre la Premium et les business « négociés » de certaines compagnies, en particulier du Golfe, sont trop faibles pour justifier d'un intérêt économique sur l'offre Air France.

En matière de location de voitures, vous avez en 2009
  • Diminué sensiblement le budget : 17 %
  • Maintenu le même budget qu'en 2008 : 59 %
  • Augmenté le budget 24 %
Alain Joyet : L'univers de la location de voitures reste encore assez discret en matière de chiffres. À la lecture des premières annonces de résultats financiers pour 2009, on comprend que la baisse restera limitée pour les grands noms du domaine. Visiblement, il en va de même pour notre panel. Les budgets 2009 n’ont pas subi d’importantes coupes sombres et les 17 % annoncés de diminution sensible du budget apparaissent assez faible face aux 24 % d'augmentation. Il est évident que la voiture reste un moyen de déplacements professionnels fort et que son utilisation est parfaitement intégrée au budget des voyages d'affaires. Dans les commentaires, beaucoup précisent que les tarifs négociés, relativement bas, expliquent qu'il n'était pas forcément nécessaire de limiter le volume de location alors que l'on pouvait renégocier les coûts.

Possédez-vous un intranet "voyages" accessible à vos voyageurs
  • Oui : 34 %
  • Non : 66 %
Alain Joyet : Il nous semblait intéressant de mesurer le niveau de communication entre les acheteurs du panel et leurs voyageurs. Malheureusement, cette question a souvent mal été interprétée et il nous a été demandé plusieurs fois de préciser ce que nous entendions par intranet. Certaines PME disposent d'un outil de communication interne, globale, qui n'est pas toujours adapté aux seuls voyageurs d'affaires. D'autres l'ont interprété comme un SBT et certains, principalement dans de très grandes entreprises, se sont manifestés pour nous demander si nous évoquions la présence d'un outil d'information spécifiquement dédié aux voyageurs d'affaires. Il semblerait donc que la réponse soit à manipuler avec prudence tant l’écart constaté est important.