Bientôt des « câlineuses » dans les gares et les aéroports ?

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Dans un monde de brutes sans cesse en mouvement, prendre quelques instants pour des gestes de tendresse peut apparaître insolite. Mais ne vous méprenez pas. Il ne s'agit pas de gestes déplacés ou de services "osés". Pas du tout, rien de sexuel.. Juste prendre le temps d'un câlin comme on le ferait avec ses enfants ou sa famille. Un pur geste de tendresse.

On connait Amma, la gourou indienne, qui prend des milliers de gens dans ses bras (actuellement dans le Var) et finance ainsi une ONG qui construit écoles, orphelinats, projets de recherche et aides à l'émancipation des femmes. Manifestement, nos contemporains ont besoin d'amour. Ce qui a donné des idées à une entreprise, snuggery. J'entends d'ici vos ricanements : difficile d'évoquer ce type de sujet sans tomber dans le trivial, le déplacé... Aux arrières pensées malsaines. Et pourtant, pour les fondatrices de l'entreprise, il n'en est rien. En plus de 6 mois de fonctionnement, pas un geste déplacé, pas une seule proposition indécente. Venue des Etats Unis, le principe de cette câlinerie est simple : permettre à des hommes et des femmes de faire un câlin dans les bras d'une spécialiste, souvent formée aux massages et à la gestion du corps. Facturée 50 $ les 45 minutes, la prestation est jugée par les clientes et clients comme bien plus relaxante qu'un massage traditionnel. Installées dans une chambre doté d'un grand lit moelleux, nos câlineuses limitent leurs services à un geste simple : prendre dans les bras le client, sans lui parler, pour lui permettre de se lover comme le ferait un enfant. Et l'idée séduit les médecins, les psychologues et les psychiatres qui inscrivent ces rencontres dans la thérapie conseillée aux dépressifs, anxieux et autres bousculés de la vie. Pour Colleen et Jacqueline, les fondatrices, la demande est forte surtout chez les hommes d'affaires soumis à de grosses pressions. Et d'ajouter en souriant "Nous avons eu une société californienne qui voulait savoir si nous avions des bureaux à Los Angeles". Sans doute, susurre-t-elle, "pour un câlin avant les conseils d'administration difficiles". La demande est telle qu'on imagine même d'étendre le service aux gares et aéroports. Pratique en tout cas pour se détendre avant un vol ou un long voyage. Il est encore trop tôt pour dire où et quand de tels services seront installés aux États-Unis. Et sans doute, les verra-t-on un jour arriver en Europe pour le plus grand plaisir des voyageurs.

Pierre Barre