Bruxelles présente sa nouvelle stratégie aérienne

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Les compagnies européennes ont maintes fois demandé à Bruxelles d'agir afin d'aider le secteur aérien à se développer et faire face à la concurrence. La Commission a présenté le 7 décembre 2015 sa nouvelle stratégie de l’aviation, qui prône notamment l'ouverture de négociations avec plusieurs pays dont ceux du Golfe et la Chine.

La Commission européenne a adopté un nouveau plan d'attaque pour aider l'aérien européen à se développer. Elle estime qu'il s'agit d'une "initiative importante pour stimuler l’économie de l’Europe, renforcer sa base industrielle et consolider sa position de premier plan au niveau mondial". Violeta Bulc, commissaire européenne pour les transports, reconnait que "L’aviation européenne est confrontée à plusieurs défis". Elle estime que "La stratégie présentée aujourd’hui définit un plan d’action complet et ambitieux pour que le secteur conserve une longueur d’avance. Elle préservera la compétitivité des entreprises européennes en leur offrant de nouvelles possibilités d’investissement et de nouveaux débouchés commerciaux, ce qui leur permettra de se développer de manière durable. Quant aux citoyens européens, ils bénéficieront aussi d’un choix plus étendu, de prix plus avantageux et des niveaux de sécurité et de sûreté les plus élevés". Cette "stratégie de l'aviation pour l'Europe" a ainsi établi 4 priorités :

Afin d'assurer des conditions de concurrence équitables, Bruxelles souhaite conclure de nouveaux accords avec les pays et régions clés du monde entier comme la Chine, la Turquie, le Mexique ou encore les pays des Golfe. Les Emirats ont été plusieurs fois pointé du doigt par Air France et Lufthansa qui leurs reprochent d'offrir des aides publiques importantes à leurs compagnies créant ainsi une concurrence déloyale. La commission européenne souhaite ainsi obtenir un mandat des gouvernements européens afin de pouvoir engager les discussions. Bruxelles assure que "Ces accords permettront non seulement d’améliorer l’accès aux marchés mais ouvriront par ailleurs de nouveaux débouchés commerciaux aux entreprises européennes et garantiront des conditions de marché équitables et transparentes, fondées sur un cadre réglementaire clair".

La commission européenne veut aussi "supprimer les limites à la croissance au sol et pour le segment aérien". Elle estime qu'il est "temps que l’UE dresse des plans pour faire face à la demande future de transport aérien et éviter la congestion. C’est pourquoi la stratégie insiste sur l’importance d’achever le projet de ciel unique européen, d’optimiser l’utilisation de nos aéroports les plus fréquentés et de suivre les tendances de la connectivité intra-UE et extra-UE, pour recenser toute lacune".

En outre, elle va travailler pour maintenir des normes européennes élevées. "Dans l’intérêt des citoyens et des entreprises de l’Europe, il est essentiel de maintenir dans l’UE des normes élevées en ce qui concerne la sécurité, la sûreté, l’environnement, les questions sociales et les droits des passagers. (...) Un cadre réglementaire efficace et performant donnera aux entreprises une souplesse accrue pour se développer et rester compétitives à l’échelle mondiale. La Commission s’efforcera également de trouver des moyens d’alléger la lourdeur des contrôles de sûreté et leurs coûts, notamment en recourant à de nouvelles technologies et à une approche fondée sur les risques. Elle renforcera aussi le dialogue social et les conditions d’emploi dans le secteur de l’aviation, et promouvra l’adoption d’une mesure mondiale efficace pour parvenir à une croissance neutre en carbone à partir de 2020".

Elle souhaite aussi miser sur l’innovation, les technologies numériques et les investissements. L’Union européenne a ainsi prévu d’investir 430 millions d’euros chaque année, jusqu’en 2020, dans le projet de recherche sur la gestion du trafic aérien dans le ciel unique européen (SESAR).