Bruxelles veut désenclaver l’Europe avec 9 réseaux transeuropéens de transports

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Mieux relier les pays de l’UE entre eux afin qu’il soit plus facile de se déplacer en Europe : Bruxelles a de grandes ambitions et la Commission a présenté, le 17 octobre 2013, 9 projets de réseaux de transports transeuropéens (RTE-T). Elle prévoit d’investir les 26 milliards d’euros alloués aux Transports du budget européen 2014-2020 dans son programme de développement des infrastructures.

Bruxelles veut réduire le désenclavement observé en Europe. Elle planche ainsi sur la création de 9 réseaux de transports transeuropéens connectés entre eux, 9 réseaux comportant 94 ports et 38 aéroports. La commission a ainsi retenu le «corridor» de Méditerranée qui relie l’Est de la péninsule ibérique à Italie, la Hongrie puis l’Ukraine. Un autre, nommé Atlantique, part de l’ouest de la péninsule ibérique pour se diriger vers Paris puis le port du Havre d'un côté et Strasbourg de l'autre. Le corridor Mer du Nord-Méditerranée (Irlande et Glasgow au Nord du Royaume Uni-Pays-Bas-Belgique-Luxembourg-Marseille) a également été choisi.
On peut également citer les projets : Rhin-Alpes (connectant les ports de Rotterdam et Anvers à celui de Gênes en Italie) et Rhin-Danube qui reliera Strasbourg et Francfort à la mer noire et à l’Ukraine. Le corridor Scandinavie-Méditerranée fera la liaison entre la Finlande, la Suède et la Sicile. L’Orient-Méditerranée Est permettra de circuler entre Rostock et Hambourg jusqu’à la Grèce. Le Baltique-Adriatique reliera Gdansk et Szczecin, en Pologne à Trieste et Venise. Le projet Mer du nord-Baltique permettra de se rendre de Tallin, Riga et Vilnius aux ports de Rotterdam et Anvers via la Pologne et l’Allemagne.
Ainsi le projet global prévoit la construction de 15.000 kilomètres de voies ferrées à grande vitesse et de 35 infrastructures transfrontaliers qui seront co-financées jusqu’à 40 % par Bruxelles. Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin est inclus dans ces installations. Le financement européen représenterait 3,4 milliards d’euros sur les 8,5 milliards d’euros du chantier. La France et l’Italie devront mettre la main à la poche pour le reste. Le projet de ligne Lyon-Turin sera d’ailleurs un des sujets du sommet France-Italie du 20 novembre prochain. Mais le dossier ne répond pas vraiment aux nouvelles priorités du gouvernement français qui a fait le choix de privilégier les lignes TGV internes. Lors de son annonce du 17 octobre 2013 Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne, a averti les frileux «Les États se sont tous engagés à faire leur part. S’ils ne le font pas, ils mettent en danger tous le projet».