Bruxelles veut protéger les compagnies aériennes

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Bruxelles veut venir en aide à ses compagnies aériennes. Non, elle ne met pas un terme à la taxe carbone européenne, qui plombe un peu plus leurs finances déjà moroses et les relations avec nos partenaires internationaux… La Commission européenne souhaite stimuler la compétitivité internationale du secteur aérien européen. Elle a pour cela présenté plusieurs propositions, le 27 septembre 2012.

Bruxelles veut protéger les compagnies aériennes
Pour soutenir les compagnies aériennes, le commissaire européen chargé des Transports n'y va pas par quatre chemins : «Il est légitime de défendre le secteur contre la concurrence déloyale lorsque, sur certains marchés, les subventions, les pratiques déloyales, l’application incohérente ou discriminatoire des réglementations et le manque de transparence au niveau des informations financières des entreprises sont utilisés pour fausser le marché». Pour Siim Kallas, il ne suffit cependant pas d'accuser les autres : «Il nous faut d’urgence opérer une transformation radicale. Face à la mutation de l’aviation mondiale, l’Europe doit réagir et s’adapter rapidement, sous peine de rester à la traîne.»
La Commission européenne a ainsi proposé «de conclure, des accords aériens à l’échelle de l’UE avec des partenaires clés de l’aviation dont l’importance va croissant tels que la Chine, la Russie, les États du Golfe, le Japon, l’Inde et des pays de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est». Elle souhaiterait faire de même avec les pays voisins avant 2015 : l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Tunisie, la Turquie et l’Égypte. Bruxelles estime que ces partenariats aboutiraient à 12 milliards d’euros de bénéfices économiques par an.
Bruxelles aimerait également que les restrictions de propriété et de contrôle soient repensées «Les restrictions actuelles en matière de propriété et de contrôle qui sont appliquées par la plupart des pays empêchent les transporteurs d’accéder à des sources importantes de nouveaux capitaux», explique le communiqué. Tout en plaidant pour un rapprochement entre l’UE et les USA, la Commision a par exemple rappelé qu’outre-Atlantique «les investisseurs étrangers ne peuvent pas détenir plus de 25 % des actions avec droit de vote d’une compagnie aérienne. Dans l’UE, la part détenue par des étrangers est, en règle générale, limitée à 49 %». Il reste à savoir la suite concrète qui pourra être donnée à cette feuille de route.