Business Travel : La Compagnie veut profiter du savoir-faire de son nouvel actionnaire

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Aujourd’hui intégrée au sein du groupe XL Airways qui, outre la compagnie aérienne éponyme possède également deux tour-opérateurs (Crystal et Heliades), La Compagnie étudie son développement sans perdre de vue ce qui a fait son succès : des vols tout business entre Paris et New York.

En rejoignant le groupe XL Airways, la Compagnie n’a pas pour autant perdu son ADN. "Nous avons la chance d’être au sein d’une entreprise réactive, évolutive, qui sait saisir les opportunités et s’adapter au marché", souligne Jean-Charles Périno, en charge de la structure tout business. Oubliée Londres, bonjour Paris. Voilà résumé le programme d’action de La Compagnie pour ces prochains mois. Avec deux vols quotidiens vers New York, elle veut devenir une véritable alternative aux compagnies régulières. "Nous voyons aujourd’hui venir à nous de très grandes entreprises qui ont parfaitement assimilé l’une de nos qualités premières : offrir un produit confortable et agréable à un prix particulièrement compétitif", précise Jean-Charles.

Côté chiffres, La Compagnie a transporté 50 000 passagers en 2016, un peu plus que prévu, mais les 40 millions d’euros de CA ne permettent toujours pas de dégager des marges suffisantes pour faire face aux 60 millions d’euros déjà investis. "Le regroupement va permettre une réelle optimisation de nos recettes et de nos moyens, estime Jean-Charles Périno qui imagine un mixte possible des vols : un aller sur XL et un retour sur La Compagnie par exemple. Au-delà, le regard se porte sur de nouveaux appareils, des A320 Neo qui viendront remplacer les 757. Laurent Magnin, le patron du groupe, ne le cache pas: "Uniformiser la flotte, c’est réduire les coûts d’exploitation".

Au-delà, il s'agit de maintenir l'identité des deux marques et selon Jean-Charles, il n'y a aucun doute : "Nous avons une promesse extrêmement claire : nous n’offrons pas la meilleure classe affaires du monde, mais sans aucun doute celle dont le rapport qualité-prix est excellent". Pour La Compagnie, qui a repensé son offre au fil du temps, l’atout majeur réside dans la mise en place du deuxième vol quotidien vers Newark. "Avec aujourd’hui, en moyenne, près de 80 % de taux d’occupation avec des pointes à 90 % selon les saisons, nous avons réussi à implanter un produit qui séduit à la fois le voyageur et l’acheteur". A terme, La Compagnie vise les 95% de taux d’occupation sur les deux vols, seule solution commerciale pour atteindre un équilibre. "Nous sommes sur cette tendance", affirme Jean-Charles.

La Compagnie veut également profiter des atouts de son actionnaire. "Nous allons permettre à nos clients d’utiliser leur Miles sur XL. On voit bien qu’il y a là une clientèle unique qui partira avec nous pour travailler à New York et qui réservera sur XL pour emmener sa famille en vacances sur des destinations que nous ne desservons pas". Et l’argument porte. Au sein des entreprises, comme chez les voyageurs, le programme de Miles proposé par La Compagnie est jugé suffisamment simple pour rester attractif. "Il était indispensable pour nous de ne pas complexifier l’obtention de billets comme le font certaines compagnies régulières. Nous avons réussi", estime Jean-Charles Périno.

D’autres projets sont aujourd’hui à l’étude. L’utilisation en basse saison d’un appareil pour des tours du monde haut-de-gamme ou l’affrètement spécifique pour des opérations qualitatives privées sont déjà des projets que le groupe va développer rapidement. "Il y a des points que le voyageur ne voit pas comme l’optimisation des achats qui permet de bénéficier de prix plus attractif sur le carburant ou les services à bord", remarque Jean-Charles. Mais au-delà, le constat qui est fait sur les clientèles des deux compagnies démontre que les frontières commerciales sont relativement très limitées. "Lorsque nous sommes en haute saison touristique, nous sommes généralement en basse saison pour le business Travel. Il y a une clientèle qui peut naturellement payer un peu plus cher son billet pour voyager dans des conditions optimales". Avec un prix moyen de billet à 1800 €, La Compagnie vise un développement rapide sur la France. En décalant les horaires de départ – 10h30 pour le 1er vol et 14h30 pour le second - elle veut ainsi proposer une offre modulée pour séduire ses clients.

"Si le Best Buy est réellement l’une des règles au sein des entreprises, La Compagnie devrait attirer durablement les acheteurs car c’est exactement notre positionnement vers New York" conclut Jean-Charles Perino qui refuse pour autant de parler de nouvelles destinations : "Nous avons du pain sur la planche et je ne crois pas que se disperser soit la qualité première du transport aérien".