Business travel, la technologie raisonnée se développe aux USA

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Invention Vs innovation
Invention ou innovation ?

Autant nous y habituer tout de suite car cette tendance née aux USA, dans la Silicon Valley, risque bien d’avoir rapidement du succès en Europe. La Technologie Raisonnée (reasoned technology) arrive en force au sein des entreprises. En clair ? L’innovation doit s’appuyer sur l’existant et être capable d’évoluer sans remettre en cause l’ensemble des outils digitaux déjà déployés. Du bon sens? Pas seulement, car l’exercice est complexe.

Qui de l’entreprise, de l’utilisateur ou du fournisseur, porterait en priorité l’échec d’un outil technologique novateur implanté dans l’entreprise ? C’est cette question qui est au centre de la Technologie Raisonnée. Dans la chaîne de création et de décision, c’est le « payeur » qui porte l’échec de l’analyse indispensable à l’implantation d’un projet digital. En clair, quelle que soient les sirènes de fournisseur, ne pas anticiper l’échec est une faute professionnelle. Voilà qui explique, sans doute, les réserves apportées par les acheteurs au choix d’un nouvel SBT, d’une nouvelle application ou d’un nouveau back office.

Pour limiter les échecs, plusieurs entreprises californiennes développent des matrices d’adaptation dont la finalité est de définir le risque en matière d’évolution technologique. Pour Uma Kumar de la Carleton University, Canada, "L’analyse des besoins ne suffit pas à assurer l’adoption et le bon fonctionnement d’un outil digital ".

Dans un document publié en 2009, plusieurs chercheurs de la même université développaient déjà les bases d’une technologie raisonnée, à savoir :

  • -          Un langage de développement d’échange de datas ouvert
  • -          La gestion intuitive et naturelle des datas insérés dans l’outil
  • -          Une portabilité assurée entre les briques technologiques de l’entreprise (compta, gestion du risque, marketing…)
  • -          Une analyse d’intégration des API et la garantie d’un développement logique au sein de l’entreprise
  • -          Une interface logique, claire et lisible
  • -          Une utilisation facile pour l’adoption par les voyageurs


Il ne s’agit ici que d’une première base de réflexion qui ne prend en compte que l’enveloppe logicielle. Aux USA, où plus de 2800 startups travaillent dans le monde du voyage, la dernière analyse à faire se construit autour des résultats financiers de l’entreprise choisie. Là aussi, des matrices de faisabilité permettent de valider les choix dans le temps. Enfin, comme le résume Mahmud Akhter Shareef de la Carleton University au Canada "Le conceptuel ne peut se concrétiser que via un ensemble digital qui s’appuie sur une réelle efficacité de l’ensemble. Evoluer pour se positionner dans son époque ne suffit pas à garantir la réussite. L’oublier serait dangereux ".