Business traveller, your tailor is really rich!

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Une étude de la communauté européenne menée dans le cadre de l’enseignement des langues démontre que les nouvelles générations sont bien plus bilingues que nous l’étions à leur âge. Sans doute bousculés par le besoin de maîtriser une langue universelle, comme l’anglais, les jeunes font des efforts pour ne pas sentir largués dans la langue de Shakespeare. Mais côté résultats, rien de changé au royaume des langues vivantes, c’est l’Europe du nord qui reste en tête de la population la plus polyglotte.

Il y a quelques années et au cours d’un voyage en Suède, un correspondant m’avait expliqué que le pays était trop petit pour se permettre une culture forte uniquement en suédois. En clair, la télé diffusé des films anglais sous titrés et les livres récents étaient des imports britanniques. Bref, si j’en crois cette analyse, notre exception culturelle française et l'importance de notre production expliqueraient notre faiblesse dans les langues étrangères!

Ce n'est peut-être pas totalement faux mais la France commence à reprendre du poil de la bête. Et malgré les combats pour les langues régionales, elle admet qu’il y en a une mondiale : l’english. Les chiffres de 2013 démontrent même qu’un jeune Français de moins de 18 ans sur cinq parle l’anglais et qu’un sur dix sait possède deux langues étrangères. Des résultats encourageants que les entreprises savent exploiter.

À l’exception de quelques (rares) pays francophones, l’anglais reste l’idiome universel compris par beaucoup de pays. Pas une école de commerce ne ferait l’impasse sur cet aspect de la formation. Et de fait, les résultats sont là, y compris pour les langues montantes comme le Chinois ou le Brésilien. Mais au-delà, c’est à l’entreprise de prendre le relais. En ouvrant des cycles permanents de formation aux langues, par téléphone ou sur le terrain, elles se donnent les moyens de développer de nouveaux marchés et d’en perfectionner d’autres. C’est là que les résultats sont mauvais. En France, avouer que l’on doit se perfectionner en anglais est mal vu et peu de dirigeants incitent leurs voyageurs à partir en immersion totale pendant 5 ou 10 jours.

Et pourtant, la maitrise des langues étrangères est essentielle au commerce international. Tout le monde le sait mais qui s’en préoccupe? Si « my tailor is rich », pas de doute, c’est qu’il a bossé pour.

Pierre Barre