Cartes bancaires, attention dangers à tous les niveaux

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Le "skimming" explose. Cette technique qui permet de voler des informations associées aux cartes bancaires est depuis quelques années montrée du doigt par les banques qui s'interrogent sur les mesures à prendre pour en limiter les effets. Depuis janvier 2011, ce sont une dizaine de pays dans le monde qui se sont "spécialisés" dans la piraterie bancaire.

Si les outils développés pour les distributeurs automatiques empêchent en France la copie et la transmission à distance des données stockées sur la piste magnétique et la capture vidéo du code utilisateur, il n'en va pas de même dans tous les pays européens et encore moins dans certains pays en voie de développement. L'Afrique, le Brésil, la Roumanie, la Hongrie ou certaines destinations asiatiques sont considérés comme des zones à risques majeurs. La "plastic money" comme disent les banquiers pourrait bien vivre des temps difficiles. Selon l'Union européenne des banques d'affaires, ce sont plus de 400 méthodes différentes d'escroquerie à la carte bancaire qui auraient été enregistrées depuis le début de l'année 2011. Phishing, fausses demandes de transfert, piratage du code sur des sites internet de ventes en ligne... Voilà pour les vedettes du domaine. Rien de bien grave si la banque n'était pas responsable des sommes détournées. Un puissant lobbying s'est installé depuis quelques mois à Bruxelles pour dresser les contours d'un texte de loi qui réduirait l'obligation de remboursement des banques dans certaines circonstances : étourderie évidente, absence de mesures de sécurité... Un projet de loi qui n'a pas pour l'instant l'assentiment d'une grande partie des députés qui considèrent que les fraudes à la carte bancaire sont au final peu coûteuses face aux montants des dépenses ainsi réglées. Facile à dire quand on n'est pas le patron de la banque concernée. Pour faire face, les organismes financiers travaillent à des cartes bancaires spécialement adaptées aux pays à risques. Puces à mémoire de paiement qui empêche une deuxième dépense sur le même terminal dans les 24 heures qui suivent la première (il faut un second code pour passer outre) ou double code en fonction du montant à payer sans oublier le code de confirmation adressé immédiatement par la banque via SMS au porteur de la carte qui doit le saisir pour valider son achat.
Il reste que la situation devra évoluer rapidement au point que certaines banques veulent imposer des assurances aux entreprises qui utilisent des cartes "corporate" dans des pays à risques. L'idée déplait mais pourrait pourtant devenir réalité en 2012.

Marc Dandreau