Certains aiment compter les buts, moi j’aime compter les avions

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C'est aujourd'hui que s'ouvre, à Paris, le salon du Bourget. Plus qu'un rendez-vous de passionnés d'aviation, cette grande messe réunit à la fois les compagnies, les constructeurs, et tous les opérateurs liés directement ou indirectement au transport aérien. En un clin d'œil, on se rend vite compte de l'importance de ce marché et des promesses économiques que porte un tel salon.

Le "bourge" comme disent les initiés permet de lever le voile sur le futur et offre à quelques compagnies une tribune idéale pour montrer leurs muscles. Un peu comme au football, les journalistes spécialisés viendront, non pas compter les buts, mais les commandes ! Et croyez-moi, elles devraient être nombreuses. Quand on sait que le prix d'un billet aérien représente environ 60 % du montant global d'un déplacement professionnel, on comprend pourquoi les gestionnaires de voyage peuvent être attentifs aux nouveautés. Et comment les compagnies sont attachées à ce rendez-vous qui leur permet d'expliquer au monde entier pourquoi elles sont meilleures que les autres. Équipements à bord, équipements au sol, services complémentaires, frais ancillaires et bien d'autres sujets seront abordés par des professionnels venus spécialement délivrer leur savoir aux grands patrons du transport aérien.
Pour nous les petits, les observateurs qui n'avons ni carnet de chèques, ni commandes en cours chez Airbus ou Boeing, le jeu consistera à comprendre comment le marché va évoluer ces prochains mois et chercher tout ce qui pourra être utile aux acheteurs pour optimiser leur dépenses dans l'univers de l'aérien. Car il ne faut pas se leurrer, le Bourget aura pour mission de rassurer les clients et de démontrer que la prise en compte économique de la crise n'est pas un simple vœu pieux dans les compagnies. Air France a expliqué il y a quelques semaines les résultats exceptionnels de sa Premium. Finnair, lors de l'ouverture de sa ligne entre Helsinki et Singapour, a insisté sur son approche particulièrement compétitive de sa classe affaire et le bien-fondé de sa ligne via le pôle Nord pour rejoindre l'Asie. British Airways va certainement expliquer que son association avec Iberia et American Airlines devait lui ouvrir toutes grandes les portes du marché nord-américain et lui permettre de se développer sur la plupart des destinations en Amérique du Sud. Des annonces de ce type, que ce soit pour une création des low cost (Singapore Airways) ou la signature de nouveaux accords entre compagnies, devraient fleurir pendant le salon.
Il reste, pour notre plus grand bonheur, que la concurrence qui règne aujourd'hui est seule garante des prix bas. Sans elle, nous n'aurions sans doute pas vu naître ces fameuses classes intermédiaires et les promotions quasi permanentes qui se concrétisent également par des contrats Corporate de plus en plus compétitifs. Voilà donc l'enjeu de ce salon. Du moins l'un des enjeux car bien évidemment, les experts iront aussi regarder ce qui devrait arriver demain dans les avions pour permettre aux voyageurs d'avoir plus de confort, une meilleure qualité du divertissement voire plus de nouveaux services technologiques comme le Wifi ou le téléphone à bord. Comme tous nos confrères, nous serons donc au Bourget pour vous permettre de mieux choisir les compagnies qui, demain, sauront optimiser vos dépenses tout en respectant vos voyageurs.

Marcel Lévy