Cinq conseils à donner aux jeunes voyageurs d’affaires qui veulent «s’éclater» après le boulot

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Difficile d’arriver dans une ville qui bouge et de rester le soir cloué à son hôtel ! Que ce soit à Londres ou Berlin, Dublin ou Rome, les soirées sont souvent qualifiées de «chaudes» et d’animées. Mais attention, si la volonté de s’éclater est une chose, la réalité des lieux est parfois différente… Sans oublier les risques juridiques associés à de telles virées. C’est le rôle de l’acheteur, de l’assistante ou du travel manager de rappeler quelques règles essentielles pour éviter qu’un déplacement professionnel ne dérape.


Toujours prendre le pouls du concierge de l’hôtel

Avec internet, on a souvent le sentiment que l’on peut trouver seul (ou seule), la bonne adresse de la destination. Commentaires flatteurs, images attirantes et des avis a priori «spontanés» qui ne laissent aucun doute sur le bon plan. Pourquoi pas. Mais si en Europe, on arrive assez facilement à déterminer le vrai du faux, il n’en va pas de même en Asie ou aux USA. Règle de base, toujours demander au concierge son avis sur l’adresse choisie. Si vous avez des doutes, il connait bien sa ville et saura vous orienter vers l'animation que vous souhaitez. Écoutez le, il est souvent de très bon conseil. Par acquis de conscience, informez-le de l’endroit où vous allez passer la soirée. Mémorisez le téléphone de l’hôtel et prenez sa carte de visite, utile à montrer au taxi du retour dans les pays où la langue n’utilise pas forcément des caractères latins (Chine, Japon, Inde…). Pour vous mesdames, demandez-lui de vous téléphoner après une certaine heure pour vérifier que tout va bien.

Vérifier les moyens de transport pour y aller

Se déplacer dans une ville inconnue demande un minimum de sécurité. Avant de partir, posez la question à l’accueil de l’hôtel sur la compagnie de taxis réputée dans la ville. Faites établir une réservation pour le départ afin que soit mentionné le numéro de la compagnie appelé. Attention, aux boites de nuit trop fameuses, situées au milieu de nulle part. Si vous tenez à vous y rendre, faites-le à deux ou trois, c’est plus sûr. Vérifiez l’heure de passage du dernier métro, ou du bus. Ne montez jamais dans un wagon vide. Préférez celui déjà occupé par quelques voyageurs. Localisez toujours la station de taxi proche.
Si vous avez loué une voiture, apprenez à éviter les pièges. En cas d’accident, fermez les portes et téléphonez à la police immédiatement. Aux USA, les forces de l’ordre peuvent arriver en moins de deux minutes. Les policiers vous aideront à faire le constat. Dernier point, les parkings. Privilégiez les zones éclairées, visibles d’un plus grand nombre. Dans tous les cas, s’il existe, privilégiez le voiturier. Une petite dépense pour une grande sécurité.

Savoir jauger l’ambiance

Vous voilà sur place, bien décidé à vous amuser… Rien de plus facile à condition là aussi d’être prudent. De nombreuses villes proposent encore des «entraineuses» dans leurs boites de nuit. La finalité ? Vous inviter à consommer. Mais attention, la note devient vite salée. Un jeune voyageur d’affaires a dû récemment payer, sous la menace, plus de 8000 $ dans une boite de nuit à Las Vegas.
Attention aux tentations du petit joint, dans certains pays ils coûtent jusqu’à 25 années de prison. Evitez également les cercles de jeu inconnus qui connaissent toutes les astuces pour plumer l’étranger. Préférez les casinos.
N’oubliez jamais cette règle de fêtards avertis : plus la nuit se prolonge, plus le danger augmente. Enfin, attention aux pièges dans les hôtels. A cette femme charmante qui a perdu sa clé et vous demande d’accéder à votre chambre le temps de téléphoner. Au mieux elle vous dépouille de quelques billets… Au pire elle arrache ses vêtements et vous accuse de viol. Autant dire que vous n’êtes pas sorti de l’affaire.

Ne pas prendre trop de choses sur soi

Circuler de nuit, dans tous les pays, demande un minimum de prudence. Inutile de garder des bijoux de valeur sur vous. Ne conservez que peu d’argent liquide et une seule carte de crédit suffit. Évitez de briller comme un sapin de noël. Idem pour les vêtements de marque dans les pays pauvres, restez raisonnable lorsque vous vous déplacez. Attention, ne laissez rien dans les poches extérieures de votre manteau, ni a fortiori dans une poche arrière de pantalon. Les pickpockets sont doués et habiles. Gardez votre veste et votre sac à côté de vous. N’oubliez jamais de laisser le passeport dans le coffre de l’hôtel (ne gardez qu’une photocopie sur vous). Si vous avez besoin de retirer de l’argent, faites-le dans un distributeur bien éclairé et dans une rue passante. En règle générale, il est prudent de retirer dans la journée les liquidités dont on aura besoin le soir.

Éviter les bagarres et les provocations

Il est parfois plus raisonnable de fuir que de riposter à une provocation… C’est particulièrement vrai dans les pubs irlandais ou anglais où, après une certaine heure, les bagarres sont devenues des animations comme les autres. Même si vous avez le sang chaud, partez. Attention aux fausses bagarres, très en vogue en Amérique Latine, où la seule finalité est de vous dépouiller. Méfiez-vous des œillades appuyées de charmantes jeunes filles qui déclencheront l’ire de leur cavalier. Attention, à ces machos qui bousculent une jeune fille que vous irez défendre… Là aussi, tout est travaillé pour détrousser l’étranger. Deux méthodes très en vogue en Bolivie, au Chili, au Mexique et en Argentine.

Avons-nous besoin, mesdames de vous inviter à surveiller votre verre et à ne jamais l’abandonner pour aller danser… D’autant plus si un charmant jeune homme vous le rapporte à l’issue d’un rock endiablé ! Si vous vous retrouvez dans cette situation et pour éviter de brusquer votre cavalier… Soyez maladroite. Laissez tomber le verre et prenez un air désolé ! Pour le remplacer, allez vous-même au bar : ce sera plus sûr.

Gérer les incidents

Si vous êtes embarqué dans une sale affaire, ou du moins au commissariat suite à quelques problèmes sur place, pensez à avoir sur vous une photocopie de votre passeport et du visa au cas où. Le numéro du visa est important car il peut vous éviter de passer quelques heures au poste pour vérification. Notez également le numéro d’urgence du consulat ou de l’ambassade. Ils connaissent les us et coutumes du pays et sauront vous aider.

Attention aux billets glissés dans le passeport pour obtenir un passe-droit. Même si la corruption est de mise, attendez qu’on vous le fasse comprendre. Si vous disposez d’une assistance juridique, informez-la immédiatement de votre situation. Ne lui cachez rien, elle se chargera de trouver sur place un avocat qui vous aidera à vous sortir de ce mauvais pas. Enfin, rappelez-vous que l’entreprise ne saurait être responsable de vos incartades nocturnes et qu’elle aussi peut vous demander des comptes à votre retour. Seule certitude, les dépenses occasionnées sur place seront pour votre poche !

Pierre Barre