Comment bien manger en voyage ?

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La forme mais pas les formes ! Tous les voyageurs d’affaires sont confrontés à la nécessité d’être au top de leurs performances intellectuelles alors que le décalage horaire, le stress et les changements alimentaires perturbent le fonctionnement de leur tube digestif… et alourdissent la balance. Surveiller son assiette, c’est déjà reprendre la main et franchir quelques écueils pour être efficace, même au bout du monde !

« Que ta nourriture soit ton premier médicament » : le conseil d’Hippocrate peut bel et bien inspirer les voyageurs d’affaires lors de leurs déplacements. Entre repas dans l’avion, dîner sur le pouce ou déjeuner d’affaires, ajoutés au stress de vivre dans les valises et à la tension nerveuse du voyage, les déplacements professionnels mettent la machine à rude épreuve. Une solution, selon tous les spécialistes de la nutrition : surveiller et choisir soigneusement sa nourriture, l’un des seuls domaines que l’on puisse encore maîtriser dans ces voyages qui ne sont pas d’agrément !
Première règle : même dans le rush, les salons et agendas chargés, respecter le rythme de trois repas par jour et de préférence à des horaires réguliers, pour recharger régulièrement ses batteries. Un niveau d'énergie constant améliore la vigilance et la réactivité indispensables dans les affaires. Et pour adopter d’emblée les horaires de la destination, le voyageur le plus affûté changera sa montre dès l’entrée dans l’avion. Le trajet devient ainsi une période de transition. Plus facile à faire en business qu’en éco, avec le va et vient des chariots repas à heures fixes, mais l’idée peut faire son chemin.

Pour un voyage vers les Etats-Unis, le repos que l’on s’est « infligé » permet de mieux tenir le coup pour le diner à l’arrivée, surtout si c’est un diner d’affaires. Vers l’Asie, une arrivée le matin se marque par un petit déjeuner pour se placer d’emblée sur le rythme local, à l’aéroport s’il le faut. Le premier repas du jour s’impose d’ailleurs, en voyage comme toujours, comme un incontournable pour fournir de l’énergie pour toute la matinée. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut, dès le premier jour, se mettre aux coutumes culinaires locales : tester avec modération le fameux Pho au Vietnam ou les soupes inconnues en Chine, quand on ne connait pas sa capacité de résistance à ce régime matinal. De même, aux Etats-Unis, inutile de se surcharger dès le premier jour d’œufs et de bacon dont on n’a pas l’habitude, ils seront peut-être un peu difficiles à digérer !

P'tit dej pour grande journée

Prendre un bon petit déjeuner permet de carburer toute la matinée, mais il convient ensuite de manger léger. Comme on a pris un petit déjeuner, ne pas être affamé au moment du repas permet de faire des choix santé et d’éviter les excès. Plus facile à dire qu’à faire ? Pas si sûr. Même en répondant à une invitation, il est toujours possible d’essayer de choisir une formule plat-dessert qui se pratique dans tous les pays, c’est un avantage de la mondialisation.

Mais justement, quoi choisir ? En Chine, la plupart des menus affichent une image, ce qui permet de se laisser tenter par un contenu sympathique sans maîtriser les idéogrammes. Ne pas se lancer sans conseil dans des plats inconnus, sous peine de déconvenue ou de digestion aléatoire. A éviter résolument, quand on n’est pas près de la mer, les coquillages, crustacés et poissons, dont on ne connait pas les conditions de conservation ou de circulation.

Les plus grands voyageurs en terrains difficiles ont souvent une recette commune : le poulet et la bière ! Le poulet se trouve dans les coins les plus reculés de la planète et, quelles que soient les conditions sanitaires, a toujours cuit suffisamment pour ne pas avoir de problème. Côté fruits et légumes, il est indispensable également d’adopter une formule simple : cuit ou épluché, sinon rien ! A respecter dans les régions à haut risque comme l'Asie, l'Afrique ou l'Amérique latine. Et préférer un plat chaud dans le premier bistrot venu plutôt qu’un grignotage seul le soir devant la télévision dans la chambre : les snacks salés ou sucrés ont presque toujours une forte densité énergétique car ils sont issus de l'assemblage d'ingrédients appauvris en nutriments mais riches en calories (sucre, farine blanche, matières grasses...). Avec ces aliments, il est impossible de couvrir l'ensemble des besoins nutritionnels. Mais on fait du gras !

C'est à boire qu'il nous faut

Comment bien manger en voyage ?
Deuxième règle : s’hydrater. Et l’expression doit garder tout son sens initial, c’est bien de l’eau qu’il faut boire en abondance (capsulée dans les pays en développement), ou des jus de fruits. Dès l’avion, qui déshydrate, pour garder la forme et lutter contre les effets du décalage horaire. Même si la bière a ses vertus, gare au houblon qui gonfle l’estomac et provoque des désordres difficiles à gérer en réunion. Oublier l’alcool qui fait la tête lourde, du moins en excès.

Les amateurs de bon vin rappelleront qu’un verre de Bordeaux est bon pour la santé, et les cépages rouges d’Argentine, de la Nappa Valey ou d’Afrique du sud n’ont pas plus de défaut que les nôtres pour les artères. A découvrir donc sur place, avec modération. En revanche, les toasts à répétition ne sont pas les plus fameux pour garder la tête froide, et Japonais ou Russes s’en donnent volontiers à cœur joie pour tourner la tête de l’étranger. Refuser la vodka et passer pour un rabat-joie ? Pourquoi pas ! Au pire, il est toujours possible de s’inspirer de ce journaliste peu porté sur la bouteille qui, en plein pays du calva, s’était découvert une hépatite de circonstances pour éviter de goutter la gnolle locale à chaque reportage. L’astuce, partagée avec quelques confrères, lui a sans doute évité quelques accidents ou retraits de points sur la route…

Complément utile de l’alimentation, l’exercice physique permet en voyage de garder la forme. Les hôtels de toutes catégories se dotent désormais de salles fitness plus ou moins équipées mais qui ont le mérite d’exister. Les moins branchés «muscu» pourront faire le matin -à moins qu’il ne fasse – 10 ou + 30°- une bonne marche rapide qui permet à la fois d’entretenir son cœur et de découvrir le quartier ou la ville. Un plus du voyage, même d’affaires.
Comment bien manger en voyage ?
Manger en sécurité

Les voyageurs d’affaires sont-ils mieux informés que d’autres sur les principes de précautions à respecter pour boire et manger en voyage ? Pas sûr ! Pour mémoire, la formule à respecter est en anglais : "Cook it, peel it, or forget it" (cuits-le, épluche-le ou oublie-le).
● En cas d'incertitudes au niveau de l'hygiène de l'eau, ne boire que de l'eau bouillie ou de l'eau minérale en provenance de bouteilles capsulées.
● Ne pas consommer de boissons avec des glaçons, qui peuvent avoir été préparés avec de l'eau du robinet.
● Oublier les crudités notamment la salade, qui peut avoir été lavée avec de l’eau impropre à la consommation.
● Ne manger que des viandes et des poissons bien cuits. La mayonnaise, les crèmes glacées en vrac et les desserts à base d'œufs crus sont à éviter.
● En pays chaud, boire abondamment pour compenser la transpiration. Eau minérale, thé, jus de fruits,…