Concur veut-elle la mort du travel manager ?

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En deux interviews données à des médias américains, Bill Mc Dermott - le PDG de SAP - s'est interrogé sur l'intérêt des entreprises de maintenir des services voyages. En filigrane, il affirme que la gestion directe des déplacements professionnels via des outils sécurisés du cloud va devenir une réalité pour SAP.

Le rachat de Concur pour près de 8 milliards de dollars n'aura pas pour seul but de mettre un pied dans le voyage d'affaires. SAP veut intégrer la gestion globale de l'entreprise sur le cloud avec un ensemble d'outils qui va de la pure gestion financière au suivi industriel et à toutes les fonctionnalités complémentaires. Pour le patron de SAP, les économies aujourd'hui potentielles se feront dans la capacité des sociétés à piloter leurs dépenses sans en générer de nouvelles pour le faire.

"Pourquoi l'entreprise devrait-elle dire à ses voyageurs comment se déplacer, où s'assoir et où manger", demande Bill Mc Dermott qui reste persuadé que le cloud peut héberger tous les outils, y compris de sécurité du voyageur, sans créer de structures de gestion complémentaires. Et le patron de SAP va plus loin en affirmant qu'aujourd'hui, face à la complexité des demandes du voyageur, les entreprises "jettent l'éponge au profit d'une politique voyages plus souple mais plus coûteuse". Provocation ? Pas réellement: SAP a toujours été persuadée que l'entreprise doit apprendre à maîtriser ses dépenses de fonctionnement pour favoriser la recherche ou le suivi commercial. Et de fait, en supprimant les couches humaines, au profit de la technologie, SAP s'engage sur une voie loin d'être nouvelle aux USA. L'optimisation des coûts passe ainsi via la capacité d'une société à maitriser les outils technologiques plus que par ses compétences humaines.

Lire l’interview de McDermott et la réaction du journaliste spécialisé Jay Campbell .