Crise et châtiments…sur le pétrole

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Ouf, soupirent les acheteurs et chargés de voyage: les surcharges carburant se calme, les prix à la pompe aussi. Les budgets Voyages et déplacements devraient en être allégés d'autant. Cependant, si l'on en croit les économistes du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired) de Nogent-sur-Marne, cela ne va pas durer très longtemps.

La crise a des effets pervers que le bons sens ne prévoit pas. Chacun pense - a priori logiquement - que la crise a l'avantage de faire baisser les prix du pétrole. Exact, et il suffit de regarder les prix du baril de Brent: il se négociait à 118 dollars fin juillet, il était en moyenne à 89 dollars en ce début de semaine. L'an prochain, il est estimé à 80 dollars en moyenne: maigre consolation, mais consolation tout de même du ralentissement économique. Seulement à long terme le Cired est alarmiste: les pétroliers aussi vont avoir des difficultés, ce qui risque d'entrainer la spirale classique de baisse des investissements sur la production, le raffinage et l'exploration, et donc une raréfaction des produits pétroliers. L'Agence internationale de l'Energie ne dit pas autre chose lorsqu'elle s'inquiète, depuis plusieurs mois, des retards et annulations d'investissements. Et lorsque la reprise sera là, si les investissements n'ont pas été faits, il y aura un nouveau goulot d'étranglement. Et une hausse du prix du pétrole qui pourrait affaiblir voire casser la reprise...
Seule bonne nouvelle: la relance de l'activité pétrolière en Libye ou en Irak, si les conditions de sécurité le permettent, pourrait améliorer le tableau. L'économie de ces deux pays en dépendent. Finalement, celle de nos budgets voyage aussi !

Annie Fave