Départs volontaires: quand la SNCF joue sur le mot

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Les mauvais résultats de la SNCF conduisent la vieille dame à faire dans la sémantique. Elle dément un « plan de départs volontaires » mais reconnaît que la mise à jour d’un document référentiel RH0281 (que nous nous sommes procurés) ouvre la porte à des départs négociés. Pour les syndicats, ce plan social déguisé, qui vise les cheminots qui bénéficient du statut historique de la SNCF, est la porte ouverte aux contrats plus souples et moins « sécurisés » pour les personnels.

Pour Roland Fourneray, de la CGT-Cheminots (premier syndicat de la compagnie), "Cette refonte masque un plan social déguisé. La SNCF veut limiter le nombre de salariés, éliminer les cheminots excédentaires au fret et supprimer des postes de guichetiers pourtant appréciés du public". De fait, le toilettage du référentiel ouvre la porte à toutes les supputations sociales d’autant que, comme le rappelle Nathalie Bonnet de Sud Rail, "Les résultats 2014 pourraient, comme en 2013, ne pas être bons".

Les 180 millions d’euros de pertes en 2013 pèsent lourdement dans une entreprise qui s’attendait à une progression annuelle régulière. Après l’affaire des « avantages sociaux » dénoncée il y a quelques mois, c’est le « licenciement déguisé » évoqué par les syndicats qui repose la question de l’organisation des services. « Il y a trop de monde à la SNCF », explique un cadre sous réserve d’anonymat, « L’entreprise devra réduire drastiquement ses effectifs dans les 5 prochaines années pour faire face à la concurrence ».

Le référentiel qui va ouvrir les portes aux départs volontaires est daté du 1er juin avec une durée de validité jusqu'au 31 décembre 2014. Il précise l'ensemble des primes, aides et avantages offerts à chaque salarié, proche de la retraite, qui ferait le choix de partir. Pour la CGT, le compte n'y est pas. La bataille de chiffres ne fait que commencer. Les syndicats cheminots, présents demain dans le cadre de la journée de contestation du plan Valls, auront de nouveaux slogans à proposer aux manifestants.