Des PME qui veulent être plus grosses que le boeuf

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SBT, solution notes de frais, outils de reporting: les formations et associations de Travel management font leur travail, ouvrant des horizons à des gestionnaires et acheteurs qui veulent ensuite en disposer. Quitte parfois à sur-dimensionner les outils pour leurs besoins.

PME du Nord, cette entreprise du BTP fait voyager des commerciaux. Les mots techniques plein la bouche, l'acheteur veut mettre en place tous les outils pour surveiller son budget voyages, améliorer son reporting, mettre en place des solutions "modernes" et ni une, ni deux, il demande à son agence de l'aider à s'équiper d'un SBT. Analyse faite, des cartes d'abonnés pour le train et un peu de fleet management feront très bien l'affaire. A petit prix. Mais la tendance est toute autre. "Nous voyons arriver des appels d'offres de PME/PMI de 25 à 30 pages, visiblement construits à base de copier-coller et dont certaines demandes sont contradictoires d'une page à l'autre", explique un patron d'agence de voyages Affaires à Lille. Et de fait, biberonnés au sérieux des achats, beaucoup de PME/PMI oublient la première arme du bien acheter : le bon sens !

L'exemple est sans doute un peu caricatural, mais combien d'entreprises ont ainsi des outils trop élaborés pour leurs besoins réels ? Sans doute moins que ce que ce patron d'agences semble affirmer en nous racontant l'affaire, mais beaucoup plus que ce que le bon sens voudrait. La "modernité" fait parfois des ravages là où une agence peut très bien suffire, et entre les outils surdimensionnés et ceux qui ne sont pas paramétrés, il y a sans doute bien des déperditions d'efficacité. C'est sans doute le message de cette conservation : savoir raison garder, bien évaluer ses besoins, utiliser l'agence pour ce qu'elle sait faire à moindre coût, ne pas lancer d'appels d'offres de 100 pages pour du e-billet. Autant de bonnes résolutions qui pourraient faire gagner du temps à tout le monde, aux agences comme aux entreprises !

Hélène Retout