Des classements pour se faire plaisir

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Le magazine The Economist vient de publier la liste des meilleures villes en terme de voyage d’affaires. On y retrouve les très classiques anglo-saxonnes et quelques « capitales exotiques », le tout agrémenté de commentaires dont on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants. Jugez plutôt « Toronto est bien noté pour ses espaces verts. Une green city par excellence ». C’est juste. Mais on se demande en quoi les allées verdoyantes de l’université Saint Georges apportent de la valeur ajoutée à un déplacement. Idem pour Vancouver et ses infrastructures (8ème ville du Canada pour les échanges commerciaux). On se demande si cette promenade touristique ne serait pas un « promène-couillon » médiatique.

Comment noter une ville pour un voyageur d’affaires ? Le New York Times n’y va pas par quatre chemins, mais par trois : simplicité de circulation (métro, bus, liaisons aéroportuaires), une vaste et fonctionnelle offre d’outils indispensables au travail (bureaux, télécommunications filaires, wifi…) et une offre hôtelière importante et modulable, tant au niveau de son implantation qu’à celui des tarifs proposés. Il est vrai qu’inclure des visions touristiques dans un classement de ce type est un peu une rigolade. D’autant plus avec la réduction des séjours sur place. Le « one day travel », de plus en plus en vogue en Europe, provoque la réunion d'hommes d'affaires dans un hôtel d’aéroport ou dans un bureau loin de la ville. Il rend d'autant plus difficilement appréciable les charmes de Stockholm ou de Hambourg, pourtant cités dans l’enquête comme des musts européens. Il reste donc à établir véritablement un classement de ce type. Mais en fait pourquoi faire ? Monsieur X ne voyage pas comme madame Z. Pour preuve, ce mail reçu jeudi dernier : « Je serais demain en voyage à Madrid, juste pour une journée, savez vous à quelle heure ferment les boutiques de l’aéroport, je dois rapporter un cadeau à ma fille ». Et ça, c’est classé où, comme information ?

Stéphanie Clément