Des habitudes et des différences dans l’univers des politiques voyages

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Nous publions aujourd'hui, en avant première, l'étude menée par la NBTA et Egencia sur les évolutions des politiques voyage. Une analyse qui permet de mesurer les différences d'appréciation entre les marchés US et ceux, européens, sans doute moins directifs sur quelques points pourtant essentiels. Alors que 11 acheteurs voyages partis rencontrés leurs homologues américain rentrent ce matin des USA (vous en lirez demain le compte rendu détaillé), il apparait intéressant de reprendre quelques constats nés de l'enquête.

Les entreprises européennes interrogées par les consultants affirment, pour 51 % d'entre elles, qu'elles ont davantage tendance à considérer la politique voyage comme une obligation, plus que comme de simples lignes directrices, contrairement aux sociétés nord-américaines. Dans les deux zones, USA/Europe, plus de 60% des personnes interrogées déclarent ne subir que de très faibles conséquences suite au non-respect de la politique voyages, la sanction par le supérieur hiérarchique étant la plus répandue. Autres chiffres : 87% des Européens et 84% des Nord-Américains ont mis à jour leur politique voyages ou sont en train de le faire. Et sans surprise, 70% des Européens et 67% des Nord-Américains qui ont ré-examiné leur politique au cours des deux dernières années ont restreint l’accès à la classe affaires.
Ces quelques chiffres viennent conforter les mutations que nous constatons depuis quelques mois. Ces changements, fussent-ils réellement profonds, cachent mal le peu de maitrise réelle des politiques voyages en Europe. De fait, elles démontrent qu'il est difficile d'imposer des contraintes à des salariés déjà bousculés par la crise et qui subissent, mois après mois, des pressions permanentes pour voyager moins cher. Autre analyse de cette étude, le fossé entre européens et américains se resserre en matière de réservation en ligne, désormais bien implantée dans les deux régions. En Amérique du Nord, 66% des entreprises interrogées imposent à leurs voyageurs de réserver une partie ou la totalité de leurs voyages via le SBT retenu par la société contre 61% en Europe. Le poids technologique est désormais assumé par les salariés qui avouent, dans une étude PWC, à 69 % "préférer les SBT aux contacts directs avec la TMC qui prend du temps".
Cette étude ne vient pas transformer radicalement la vision des entreprises en matière de politique voyage. Elle conforte l'idée que les gains économiques sont plus présents quant l'analyse des déplacements professionnels de l'entreprise est intelligemment faite. La finesse d'une stratégie évite, à coup sûr, les plaintes récurrentes et justifiées des voyageurs.

Hélène Retout